Eglises d'Asie – Philippines
Les directives de la Conférence épiscopale concernant les prêtres accusés d’inconduite en matière sexuelle devront être envoyées à Rome pour accord
Publié le 18/03/2010
On se souvient qu’en juillet 2002, réunis pour leur assemblée plénière biannuelle à Tagaytay City, les évêques catholiques des Philippines avaient abordé de front la question des écarts de conduite en matière sexuelle de certains de leurs 7 000 prêtres. Prêtres pédophiles, prêtres pères de famille ou ayant des relations sexuelles avec une ou plusieurs femmes, les évêques n’avaient laissé de côté aucun de ces sujets difficiles, débattant d’un projet de charte détaillant la conduite à tenir face à de tels prêtres. Une première mouture du texte aujourd’hui achevé était alors rédigée puis envoyée dans les diocèses pour consultation (1). Lors de son communiqué du 23 novembre, Mgr Quevedo a renvoyé la divulgation de ces “directives” au mois de janvier 2004. En effet, a-t-il déclaré, “le secrétariat général de la Conférence épiscopale n’a pas le pouvoir de diffuser ce texte au grand public ajoutant que seule l’assemblée plénière des évêques, dont la prochaine réunion est prévue pour le mois de janvier prochain, pouvait mandater le secrétariat général à cette fin.
Dans sa déclaration du 20 novembre, Mgr Quevedo avait également souhaité corriger les comptes-rendus “grossièrement inexacts” que les médias ont pu donner des directives. Il a souligné que, dans les cas d’écarts de conduite en matière sexuelle, outre le souci des victimes, “la question-clé” était “la capacité [des personnes mises en cause] à vivre le célibat”. Il a aussi ajouté que le texte préparé par les évêques ne contenait pas de règle générale telle que “une offense et vous n’êtes pas rayé des listes du clergé”. Un journal populaire s’était cru autorisé à écrire que les directives posaient comme règle que les prêtres devenus pères d’un enfant ne seraient pas automatiquement réduits à l’état laïque mais que ceux qui étaient pères de deux enfants le seraient. Un autre affirmait que les directives, longues de dix-huit pages, avaient déjà été distribuées au clergé.
Dans une mise au point, le cardinal Vidal, archevêque de Cebu, a déclaré le 20 novembre que pas une seule ligne de ces directives ne pouvait être rendue publique tant que le texte n’avait pas été approuvé par Rome. “Nous espérons que le pape approuvera le document avant la fin de l’année a-t-il dit.