Eglises d'Asie

Orissa : des attaques de militants hindous contre des établissements chrétiens de l’Etat font monter la tension au sein de la population

Publié le 18/03/2010




La profanation d’une église catholique, le 21 novembre dernier, par un groupe de militants hindouistes, a fait monter la tension dans un village de l’Etat d’Orissa. Les faits ont eu lieu dans la bourgade de Rajamunda. Un groupe de militants du Vishwa Hindu Parishad (Conseil mondial hindou, VHP) et du Bajrang Dal, deux mouvements fondamentalistes, habillés en motocyclistes, après avoir manifesté devant la résidence du percepteur du district et brûlé des exemplaires de la bible et des livres sur le christianisme, ont pénétré de force dans les locaux de l’église et abusé d’une religieuse. Ils ont aussi endommagé des panneaux vitrés.

Selon la police, le groupe en question s’était auparavant rendu au village d’Amulpani, à dix-sept kilomètres de là, pour enquêter au sujet de quatre conversions qui y auraient eu lieu depuis l’année dernière. Ils s’étaient rendus au village de Jhareikela, avaient pénétré dans la maison du pasteur où ils s’étaient livrés à diverses déprédations. Ils s’étaient aussi emparés de livres de doctrine chrétienne se trouvant dans la maison.

Le responsable de la section du Bajrang Dal, Subash Chouhan, a démenti formellement toute implication de son groupe dans les troubles dénoncés. Cependant, le Conseil des chrétiens indiens a aussitôt demandé le déploiement de forces du gouvernement central à Rajamundapour afin de protéger la vie et les propriétés des chrétiens, ainsi que leurs églises. Il a condamné les agressions perpétrées contre l’église, le pasteur et la religieuse ainsi que la destruction de bibles par les militants du Bajrang Dal et du VHP. Dans un communiqué de presse, rendu public le 22 novembre, le Conseil exprimait son inquiétude de voir se renouveler des attaques contre les minorités sur le modèle de celles qui ont eu lieu récemment dans le Gujarat (1). Il demandait aussi une intervention immédiate de la Commission nationale des minorités et de la Commission nationale des droits de l’homme afin de porter assistance aux chrétiens. Le communiqué laissait également entendre que ces agressions avaient surtout pour but de détourner l’attention de très sérieuses accusations de corruption lancées contre les dirigeants de ces groupes.