Eglises d'Asie

A l’occasion de la fin du ramadan, l’évêque catholique des diocèses de Dili et de Baucau s’est rendu dans une mosquée et a appelé à l’unité et au dialogue entre les croyants

Publié le 18/03/2010




Le 25 novembre dernier, le Premier ministre du Timor-Oriental, Mari Alkatiri, de confession musulmane, ainsi que les principaux leaders de la petite communauté musulmane de ce pays ont accueilli Mgr Basilio do Nascimento, administrateur apostolique des diocèses catholiques de Dili et Baucau, dans une mosquée. Cette visite, à la mosquée Munawarah, située dans le village d’Alor, dans la partie ouest de Dili, s’inscrit à la suite des visites que, depuis plusieurs années, le responsable de l’Eglise catholique effectue auprès de la communauté musulmane à l’occasion de al-Fitr (Aïd el-Fitr), la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan (1). Mgr do Nascimento a, à cette occasion, demandé à tous les Est-Timorais de se montrer unis et résolus à approfondir le dialogue interreligieux.

Dans son discours, l’évêque catholique a souligné le fait que, bien que catholiques et musulmans vivent côte à côte dans le même pays, ils ne se connaissent pas. “C’est la raison pour laquelle nous devons nous rencontrer et dialoguer, a-t-il dit. Il est vrai que nous appartenons à des religions différentes mais ce sont nos différences qui doivent motiver le désir de nous unir.” Soulignant que les religions juive, chrétienne et musulmane partagent une même croyance en un Dieu unique, Mgr do Nascimento a précisé que l’unité ne signifiait pas “que tous doivent adhérer à une seule et même religion” mais qu’il fallait “tenir bon autour de ce que nous avons en commun”.

En réponse, Jose Angelo Saefulloh, leader de la communauté musulmane du Timor-Oriental, a souligné que la fête de al-Fitr étant, entre autres choses, une fête du pardon, cette occasion devait être mise à profit pour favoriser la réconciliation nationale en faisant en sorte que les uns les autres se pardonnent mutuellement, quelles que soient les appartenances religieuses. Selon lui, les Timorais aujourd’hui ne vivent pas dans un esprit de tension interreligieuse et lui-même rendra visite à Mgr do Nascimento le jour de Noël.

Jose Angelo Saefulloh a également souligné deux points significatifs des bonnes relations entre musulmans et chrétiens au Timor-Oriental. Dans le domaine de l’éducation, “de nombreux enfants catholiques fréquentent les écoles islamiques et de nombreux enfants musulmans vont dans des écoles catholiques de même que de nombreux enseignants catholiques travaillent dans les écoles islamiques. A propos du Premier ministre, le responsable musulman a dit que le Timor-Oriental pouvait servir d’exemple à d’autres nations “car la majorité (catholique) de la population a accepté qu’un membre d’une minorité religieuse (l’islam) soit leur dirigeant”.

Dans son message radiodiffusé le 24 novembre pour al-Fitr, le président du pays, Xanana Gusmao, a insisté pour dire que la majorité catholique de la population devait se montrer respectueuse des Est-Timorais partageant des croyances religieuses autres que les leurs. A l’adresse de l’Indonésie voisine et de sa majorité musulmane, le président a exprimé l’espoir que l’avenir verra se développer de plus profondes relations de coopération afin de favoriser la paix dans la région.