Eglises d'Asie – Vietnam
De mauvaises surprises attendaient l’évêque de Phan Thiêt dans son diocèse à son retour de Rome
Publié le 18/03/2010
La première affaire concerne une construction édifiée dans une zone d’économie nouvelle, de la commune de Tân Minh, district de Ham Tân, par M. Tuân au nom de la communauté catholique du lieu composée d’environ deux cents familles, éloignée de la paroisse principale de Tân Minh d’environ 10 km. Cette construction, de 15 mètres sur 11, achevée au mois d’août dernier, était destinée à abriter « une classe de l’affection » (Tinh Thuong) (1), classe destinée à dispenser une éducation élémentaire pour des enfants qui n’ont pas entamé le primaire ou qui l’ont abandonné en cours de route. Elle devait également servir à accueillir les cours de catéchisme pour les enfants catholiques. A peine le bâtiment était-il achevé que les autorités communales venaient dresser un procès verbal, infliger une contravention « administrative donner l’ordre de défaire les constructions. Le 4 novembre, alors que le maître d’ouvre, M. Tuân hésitait encore sur la conduite à tenir, les autorités dépêchaient sur les lieux une troupe nombreuse accompagnée de neuf bulldozers qui détruisaient totalement la construction et ramenaient la ferraille à la commune. Cette destruction d’un édifice dont la construction n’exigeait aucune permission, selon les directives du Service de construction de la province, commise en son absence a indigné l’évêque. Il demande au gouvernement de faire toute la lumière sur cette affaire.
Le second sujet de protestation concerne un terrain de 1 840 m offert par une paroissienne de la cathédrale à l’évêché pour y bâtir un foyer pour élèves pauvres venant de la campagne en ville poursuivre des études. Cette donation est confirmée par un testament en possession de l’archevêché. A la mort de la donatrice, au mois de mai 2001, le testament fut rendu public par l’archevêché. Cependant trois mois après, lorsque l’archevêché voulut officialiser le don, les autorités locales prétendirent qu’en réalité tous les biens de la donatrice avaient été légués à une de ses petites filles. Au mois de novembre 2001, une protestation officielle du diocèse était envoyée à la province. Un premier procès du tribunal de la ville déboutait le diocèse de sa demande sans examiner le dossier, faisant preuve, affirme Mgr Nghi, de discrimination religieuse. Depuis, à la suite des plaintes du diocèse, deux autres procès ont eu lieu, l’un au tribunal provincial, en septembre 2002, l’autre à nouveau au tribunal de la ville. Non seulement la demande a été à nouveau rejetée, mais, en outre, la décision du tribunal attribue à la parente de la donatrice tous les investissements accomplis par le diocèse sur le terrain en question.
Le communiqué mentionne enfin un autre conflit du diocèse avec les autorités locales. Au changement de régime, en 1975, trente établissements éducatifs et sociaux avaient été abandonnés à l’Etat par le diocèse. En 1977, les autorités avaient en outre réquisitionné un jardin attenant à l’archevêché. Cinq ans plus tard en 1983, cette confiscation était officialisée et le terrain était confié au service de tourisme de la province pour y construire des maisons pour des cadres et des employés. Depuis 1985, le diocèse adresse en vain des plaintes à diverses instances pour essayer de récupérer ce terrain utilisé en dehors des objectifs pour lesquels il avait été confisqué.
L’évêque qui, dans son communiqué, a eu des mots sévères pour qualifier l’attitude des autorités, conclut en déclarant qu’il s’agit là de trois affaires très fâcheuses pour le diocèse, pour l’ensemble du peuple de Dieu dans le diocèse, affaires qui ne manqueront pas d’avoir des conséquences « sur la confiance que l’on porte aux autorités et sur la grande union du peuple ».