Eglises d'Asie – Vietnam
La répression exercée sur les populations des Hauts Plateaux du Centre-Vietnam se renforce et se banalise
Publié le 18/03/2010
Pour la seule année 2003, au moins soixante militants montagnards ont été arrêtés et incarcérés. La situation, semble-t-il, s’est particulièrement détériorée depuis le mois d’août, époque où le gouvernement a lancé une nouvelle vague de répression. Les autorités ont multiplié les renforts policiers et militaires et établi des postes de contrôle le long des routes. Des restrictions strictes frappent les déplacements dans les Hauts Plateaux, les réunions de plus de deux personnes ainsi que les communications avec le reste du monde. Les réunions du culte chrétien, en dehors du domicile privé, sont largement interdites. La possession d’un téléphone cellulaire peutêtre un motif d’arrestation.
Les Montagnards qui sont volontairement revenus des camps de réfugiés du Cambodge où les avait menés un premier exode à la recherche d’un asile, sont gardés sous stricte surveillance et parfois placés en résidence surveillée. Les autorités gouvernementales continuent de forcer les Montagnards à signer des engagements ou, lors de sessions d’autocritique, à prononcer des déclarations publiques par lesquelles ils renoncent au christianisme et promettent de mettre un terme à leurs activités politico-religieuses. Ils affirment également retirer leur pétition réclamant la reddition de leurs terres ancestrales.
Selon l’organisation des droits de l’homme, la répression en s’accentuant ces temps derniers a poussé des dizaines et peut-être des centaines de personnes à fuir leurs villages et à entrer dans la clandestinité. Cependant, pour la plupart d’entre eux, il est impossible de passer la frontière du Cambodge rendue étanche des deux côtés et d’échapper aux forces de police qui les rapatrient de force dans leurs pays.