Eglises d'Asie – Indonésie
Le traditionnel message commun des Eglises catholique et protestantes met, cette année, l’accent sur l’importance du combat pour la justice et de l’engagement en politique
Publié le 18/03/2010
Pour la partie catholique, le cardinal Julius Darmaatmadja, archevêque de Djakarta, et Mgr Ignatius Suharyo, archevêque de Semarang, respectivement président et secrétaire général de la Conférence épiscopale, ont signé ce message, paraphé, pour la partie protestante, par les pasteurs Natan Setiabudi et I.P. Lambe, respectivement président et secrétaire général de la Communion des Eglises (protestantes) en Indonésie. Les responsables religieux écrivent qu’à l’approche des élections de 2004, il n’est pas illégitime pour eux de se livrer à un commentaire du rôle des chrétiens en politique car la politique consiste en une tentative réfléchie d’hommes et de femmes de construire une vie commune meilleure, plus pacifique, juste et prospère. Dans cette optique, le ministère politique des chrétiens recouvre le combat pour les droits de l’homme et les droits civiques ainsi que pour la justice et l’Etat de droit. Ils affirment que “les chrétiens n’ont d’autre choix que de participer à la vie politique de façon à édifier une vie commune dans notre bien-aimé Nusantara (l’archipel indonésien) ».
Comme en écho à la Lettre pastorale que la Conférence des évêques catholiques prépare sur le sujet de la “fracture sociale” en Indonésie (1), ils écrivent encore que le rôle des chrétiens en politique devrait refléter l’option préférentielle de l’Eglise pour tous ceux qui vivent dans la pauvreté ou souffrent de l’injustice et dont les droits sont menacés par des groupes plus puissants. Ils espèrent aussi que la période électorale dans laquelle entre l’Indonésie, les élections législatives et présidentielles étant prévues en 2004, sera l’occasion pour les chrétiens “d’agir en adoptant une attitude saine et responsable”.
A l’occasion de ces élections, qui feront date, l’élection présidentielle étant la première à être organisée au suffrage universel direct, les responsables chrétiens espèrent une amélioration de la condition de l’état de la nation. Selon eux, cinquante-huit ans après l’indépendance, l’idéal formulé par les pères fondateurs n’a pas été atteint, un idéal fait de paix et de bien-être pour tous. Ils jugent que “la nation semble malade la vie politique comme l’économie allant en se dégradant. Dans ce contexte, insistent-ils, “nous sommes invités à puiser notre inspiration dans notre foi”.