Eglises d'Asie

Les musulmans de Florès ont apprécié la sympathie qui leur a été exprimée de la part des autres religions pendant le mois de ramadan

Publié le 18/03/2010




Les responsables musulmans de Florès ont remercié les catholiques et les autres habitants de l’île pour le respect qui leur a été manifesté durant le mois de ramadan et la fête de al-Fitr qui le clôturait (1). Abdul Wahab Daud, président à Ende du directoire du Conseil des oulémas d’Indonésie (MUI, selon son acronyme indonésien), a déclaré le 1er décembre dernier : “L’attitude tolérante et fraternelle des croyants de toutes les religions est un signe de leur profonde sympathie à l’égard des musulmans.”

Durant le ramadan, mois de jeûne pour les musulmans, les catholiques, qui représentent 85 % des habitants de Florès (2), ont, eux aussi, changé leurs habitudes. Une habitante d’Ende, la plus grande ville de Florès, a expliqué que beaucoup de restaurants étaient restés fermés parce que “notre évêque nous avait demandé à nous, catholiques, de respecter nos frères et sours musulmans”. Un autre habitant d’Ende qui utilise les bus tous les jours a témoigné lui aussi : “Je n’ai jamais vu quelqu’un fumer dans le bus pendant le ramadan alors que normalement fumer en public est tout à fait normal.”

Au début du ramadan, le 26 octobre, le ministre indonésien des Affaires religieuses et les responsables nationaux du MUI avaient demandé aux croyants des autres religions de ne pas manger, ni boire et fumer en public pendant cette période. Dans beaucoup d’endroits, le gouvernement avait fait fermer discothèques et instituts de massage et interdire les concerts – au grand dam des propriétaires et employés qui ont protesté.

Le chef de la police d’Ende, un musulman, le commissaire adjoint Jati Waluyo, a dit avoir constaté que la situation dans son district avait été très paisible, attribuant ce calme “à la compréhension et à la coopération mutuelle de toutes les composantes de la société, spécialement les responsables religieux et les jeunes”. Daud, président du directoire des oulémas d’Ende, a fait remarquer que la montée du sectarisme et des préjugés religieux en Indonésie en général avait rendu plus difficile la compréhension mutuelle et la coopération interreligieuse, mais a dit avoir été impressionné en lisant dans les journaux les messages de félicitations à l’occasion de al-Fitr envoyés de la part des catholiques, des hindous et des protestants.

Hendrik Biran, un jeune catholique président du Forum interreligieux de la jeunesse d’Ende, a, quant à lui, témoigné que son groupe, catholiques, hindous, musulmans et protestants ensemble, avait assumé la sécurité pendant la célébration de al-Fitr : “Dans notre groupe, nous nous sentons comme frères et sours. Nous travaillons toujours ensemble, spécialement quant il s’agit de la sécurité pendant les fêtes religieuses.”