Eglises d'Asie – Divers Horizons
Un fonctionnaire des Nations Unies accuse les militaires cambodgiens de collaborer avec la police vietnamienne pour faire obstacle à l’exode des chrétiens montagnards vers le Cambodge
Publié le 18/03/2010
Les autorités cambodgiennes quant à elles ont toujours nié qu’elles forçaient les Montagnards à revenir au Vietnam. Les autorités vietnamiennes gardent le silence. Mais de nombreux rapports et articles parus sur ce sujet dans les médias officiels locaux font de fréquentes allusions aux militants montagnards ramenés au foyer, jugés et condamnés à de fortes peines de prison dans des tribunaux locaux, soumis à l’autocritique et forcés de se dénoncer publiquement (2).
L’exode des Montagnards du Vietnam au Cambodge avait commencé au lendemain des manifestations des ethnies minoritaires du début février 2001 sur les Hauts plateaux du Centre-Vietnam et de la répression policière qui avait suivi. Au milieu de l’année 2001, un millier d’entre eux étaient hébergés dans deux camps des provinces orientales de Mondolkiri et de Rattanakiri, au Cambodge. Le 21 janvier 2002 (3), le Cambodge, le Vietnam et le Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés s’étaient mis d’accord sur un programme de rapatriement des pensionnaires de ces camps. Cependant, l’absence de garanties concernant la sécurité des futurs rapatriés, ainsi qu’un certain nombre d’incidents dus à la police cambodgienne ramenant les réfugiés dans leur pays manu militari, aux incursions des autorités vietnamiennes à l’intérieur même des camps de réfugiés au Cambodge, avaient amené les responsables du Haut Commissariat aux réfugiés à dénoncer l’accord tripartite le 23 mars 2002 (4) et, trois jours plus tard, à proposer, puis à organiser l’installation des pensionnaires des camps aux Etats-Unis. Cette rupture des accords est loin, semble-t-il, d’avoir mis un terme à l’exode des Montagnards vers le Cambodge et aux pratiques policières exercées contre eux de la part des polices vietnamienne et cambodgienne. Cet état de choses a été dénoncé par de nombreux rapports d’organisations humanitaires, comme Amnesty International et Human Rights Watch (5).