Eglises d'Asie – Corée du sud
Une paroisse catholique se mobilise et devient le centre d’un vaste mouvement de protestation contre un projet gouvernemental d’implantation d’un dépôt de déchets nucléaires
Publié le 18/03/2010
D’après une responsable du comité paroissial de Puan, plus d’un millier de paroissiens ont rejoint les rangs des protestataires, dans ou hors de la paroisse, si bien que cette dernière est devenue une des bases arrière de la contestation. Selon elle, c’est après que la police anti-émeute eut interdit les défilés le 19 novembre dernier que la paroisse a été amenée tout naturellement à mettre ses locaux à la disposition des contestataires. Le 12 novembre, le P. Paul Moon Kyu-hyon, curé de la paroisse de Puan et co-président de la coalition anti-nucléaire, a commencé une grève de la faim et envoyé un message au président sud-coréen Roh Moo-hyon pour expliquer sa décision et protester contre les violences policières et le manque de dialogue.
Le vicaire général du diocèse de Chonju, le P. Joseph Cho Jung-oh, a rencontré des journalistes le 2 décembre. Le diocèse n’a encore publié aucun communiqué, leur a-t-il précisé, mais l’évêque regrette l’usage de la force pour résoudre le problème et souhaite qu’une solution soit trouvée pour y parvenir de façon raisonnable. Le diocèse a autorisé les gens de Puan et les groupes protestataires à utiliser les locaux paroissiaux parce que le droit de l’Eglise et des paroissiens d’exprimer à leur manière leurs différends est reconnu par le diocèse.
Les habitants de la sous-préfecture de Puan ont demandé au gouvernement d’organiser un référendum avant la fin de l’année sur la question de l’implantation à Wido d’un dépôt de déchets nucléaires mais le gouvernement insiste pour que l’ordre soit rétabli avant toute chose. Mais, selon Lee Hyeon-min, secrétaire général de la coalition protestataire, le gouvernement demande “le dialogue avant tout” sans rien proposer d’autre pour autant. “Ce qui signifie simplement que le gouvernement n’a pas encore réalisé la gravité de la situation pour les gens de Puan. C’est pourquoi nous n’avons pas confiance a-t-il dit, affirmant que la coalition se préparait à étendre le mouvement de protestation bien au delà de Puan. Un haut fonctionnaire de la sous-préfecture a souligné que la coalition refusait de voir dans les partisans favorables au plan gouvernemental des partenaires fiables capables de dialoguer, expliquant : “Le plus important, c’est qu’un dialogue s’instaure entre les deux parties.”