Eglises d'Asie

Le Saint-Siège donne au Synode syro-malabar l’autorisation de nommer ses propres évêques dans l’Etat du Kerala

Publié le 18/03/2010




Les évêques catholiques de l’Inde qui participaient à leur 26e Assemblée plénière bisannuelle dans l’archidiocèse de Trichur, au sud de l’Inde, ont éclaté en applaudissements le 7 janvier dernier lorsque le cardinal Moussa I Daoud, président de la Congrégation des Eglises orientales, a présenté au cardinal Varkey Vithayathil la décision du pape autorisant l’Eglise syro-malabar d’élire elle-même ses propres évêques dans l’Etat du Kerala. Le cardinal Vithayathil, archevêque majeur d’Ernakulam Angamaly, une des juridictions syro-malabar dans l’Etat du Kerala, s’est écrié qu’il s’agissait là du plus beau cadeau de Noël dont il pouvait rêver. Il a ajouté que cette décision attendue depuis tant d’années avait fini par apparaître comme irréalisable (1).

En annonçant la nouvelle, le délégué du pape, le cardinal Daoud, a rappelé quelques moments de l’histoire de l’Eglise syro-malabar qui comporte vingt-cinq juridictions, trois archidiocèses, une archi-éparchie, dix-neuf diocèses et deux éparchies (2), alors que les juridictions de rite latin sont au nombre de 119 et celles de rite syro-malankara au nombre de cinq. C’est en 1992 que l’Eglise syro-malabar était parvenue au statut d’Eglise archiépiscopale majeure, avec la nomination du prédécesseur de l’actuel archevêque majeur, le cardinal Antony Padiyara. A cette époque, le Saint-Siège se réservait encore le droit de décision en matière de liturgie et de nomination d’évêques. C’est après de très soigneuses délibérations, a ajouté le représentant du pape, que le Saint-Siège a octroyé au synode de l’Eglise syro-malabar toutes les facultés déterminées par la loi, y compris le pouvoir de nommer les évêques.

Commentant cette décision du Saint-Siège qui marque un progrès vers une plus grande autonomie des Eglises de rite oriental, le porte-parole de la Conférence épiscopale, le P. Paul Thelakat, a précisé dans le détail les nouveaux pouvoirs accordés au Synode syro-malabar. Ils concernent strictement les quinze juridictions syro-malabar du Kerala. Ils ne s’appliquent pas dans les dix autres diocèses hors du Kerala, dont une éparchie à Chicago aux Etats-Unis.

L’Assemblée générale des évêques catholiques de l’Inde au cours de laquelle a été annoncée cette décision, qui s’est tenue du 7 au 14 janvier, a été, par ailleurs, spécialement riche. En particulier, la Conférence s’est dotée d’un nouveau président en la personne du cardinal Telesphore Placidius Toppo, archevêque de Ranchi. Le nouveau responsable de la Conférence, originaire d’une ethnie minoritaire, a été tout récemment appelé à la dignité cardinalice par le pape Jean-Paul II (3). Il prend la succession de Mgr Cyril Baselios, archevêque de Trivandrum. Le premier jour de la réunion, un court débat a eu lieu sur le thème des conversions. L’ancien président de la Conférence a en particulier déclaré que l’Eglise ne s’opposait pas à l’introduction de lois contre les conversions forcées, à condition qu’il soit assuré qu’on ne puisse en faire un mauvais usage.

Cependant, le thème central des débats des évêques indiens, choisi depuis longtemps, a été celui des communications sociales dans l’Eglise. Il a été au cour de toutes les interventions des évêques au cours des sept journées de la réunion. Le premier jour, Mgr John P. Foley, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, a souligné combien celles-ci étaient nécessaires pour l’Inde où les catholiques constituent une infime minorité, même si leur influence, grâce à un grand nombre d’institutions éducatives et caritatives, est sans rapport avec ce petit nombre.