Eglises d'Asie

Un prêtre catholique expose la doctrine sociale de l’Eglise devant les étudiants de l’Université nationale d’Oulan-Bator

Publié le 18/03/2010




La volonté affichée de la jeune Eglise de Mongolie d’être au service des plus démunis a permis à un de ses prêtres de pouvoir exposer la doctrine sociale de l’Eglise devant les étudiants en sciences sociales de l’Université nationale d’Oulan-Bator (1). En août dernier, le professeur Ganbaatar, directeur du département des sciences sociales de l’université, avait demandé au P. Pierre Kasemuana de venir à l’université parler du catholicisme à ses étudiants. Ce missionnaire d’origine congolaise, provincial de la Congrégation missionnaire du Cour Immaculé de Marie, est responsable des trois paroisses d’Oulan-Bator. Malgré les réticences du prêtre qui n’entendait pas être soupçonné de prosélytisme auprès des étudiants, Ganbaatar avait insisté, affirmant : « Nos étudiants doivent être conscients de la diversité, devenue une des nouvelles réalités, de la Mongolie actuelle, particulièrement avec l’arrivée de différents groupes religieux dont celui de l’Eglise catholique. »

Quatre ans plus tôt, le professeur était venu visiter la Mission accompagné d’un groupe d’étudiants et avait passé toute une matinée avec le P. Kasemuana, le premier prêtre catholique ordonné en Mongolie en 1998. Ils étaient depuis restés en contact. En septembre dernier, le prêtre a accédé à la demande du professeur d’entreprendre une série d’exposés de deux heures, se disant en lui-même : « Ces cours me donnent l’opportunité d’apprendre aux jeunes ce que l’Eglise catholique fait et comment nous percevons et abordons les problèmes qui se posent à toute société moderne. » Le prêtre a ainsi donné aux étudiants près d’une cinquantaine de conférences sur la justice, l’égalité, la solidarité, la dignité de l’homme et les valeurs de la vie.

Les étudiants ont réagi de façon positive et les discussions se sont vite engagées, surtout sur la question de la régulation des naissances chez les filles et de l’euthanasie chez les garçons. Un club de réflexion s’est même spontanément créé pour continuer d’échanger des idées.

Le professeur Ganbaatar avait prévu une certaine réticence de la part des autres professeurs et en avait averti le P. Kasemunana. « Au tout début, j’ai sûrement senti de l’hostilité dans le corps professoral mais, quand ils ont compris que je ne venais pas pour convertir, ils ont admis que mes conférences pouvaient être utiles aux étudiants et ont fini par m’accepter, reconnaît le prêtre. Durant ces dix premières années, la mission catholique a fait beaucoup d’action sociale en Mongolie. Nous nous étions limités à servir les plus démunis sans davantage nous préoccuper des intellectuels et de l’enseignement. Mais ces conférences ont concrétisé mon rêve d’approcher les autres réalités de la société mongole. Si nous voulons voir les choses changer, il nous faut nous préoccuper d’approcher les décideurs de cette société et de ceux qui, un jour, les remplaceront. »