Eglises d'Asie – Indonésie
Un prix pour les droits de l’homme a été remis à une journaliste catholique
Publié le 18/03/2010
Soulignant que le journalisme peut être utilisé pour des motifs variés et qu’il était facile dans ce métier « de jouer les uns contre les autres » et de « diviser ce pays elle a insisté pour dire que les journalistes devaient veiller à la paix et à la réconciliation. Cela, a-t-elle poursuivi, demande un effort qui touche à l’identité même de la personne de chaque journaliste. Selon elle, le journalisme n’a pas toujours été un facteur de paix en Indonésie car « les journalistes s’y sont montrés incapables de mettre à distance leur identité religieuse personnelle ». A titre d’exemple, le conflit des Moluques a montré que, souvent, les journalistes prenaient fait et cause pour leurs coreligionnaires – « les journalistes musulmans aux côtés des musulmans et les journalistes chrétiens aux côtés des chrétiens ». Or, a-t-elle poursuivi, en tant que journaliste ouvrant pour la paix, « je me mets une distance avec mon identité catholique » pour écrire. Faisant une distinction entre l’identité religieuse d’une personne et l’esprit de la religion de cette personne, elle a expliqué que, pour elle, sa foi catholique s’exprime dans sa façon de vivre et de travailler mais qu’en tant que personne elle ne doit pas être attachée à son identité catholique. Selon elle, si les gens s’attachent à leur identité religieuse, ils peuvent vouloir combattre pour ce qui est « la vérité » et cela se terminera par des actes contraires à la paix et à l’amour prêchés par toutes les religions.
Journaliste depuis près de vingt ans à Kompas, Maria Margaretha Hartiningsih s’est illustrée pour des reportages concernant la situation des pauvres dans les villes, des femmes ainsi que les questions environnementales. Elle a rédigé des enquêtes sur le trafic de femmes entre le Cambodge et la Thaïlande, les enfants des rues au Brésil ou encore l’émigration des Indonésiennes à Hongkong.