Eglises d'Asie

A l’approche d’échéances électorales nationales, la Conférence des évêques appelle les catholiques à accomplir leur devoir de citoyens

Publié le 18/03/2010




A l’approche du 5 avril 2004, date des élections législatives, du 5 juillet 2004, date du premier tour des élections présidentielles – qui pour la première fois se dérouleront au suffrage universel direct – et du 20 septembre 2004, date d’un éventuel second tour, la Conférence épiscopale a souhaité ne pas rester absente de la scène. Le 29 décembre dernier, un livret tiré à 17 000 exemplaires et distribué dans les paroisses, a été publié dans lequel les évêques se gardent de donner des consignes de vote mais insistent sur l’importance pour les catholiques d’accomplir leur devoir de citoyens, en l’occurrence voter. “Chaque citoyen devrait exercer son droit de vote, écrivent-ils. Nous espérons que [ce livret] aidera les catholiques à faire des choix appropriés et justes, y compris dans le domaine politique.”

Les évêques suggèrent également que des groupes soient localement mis sur pied afin d’apporter une information électorale précise. Dans le diocèse d’Atambua, par exemple, la Commission diocésaine ‘Justice et paix’ invite certes les catholiques à voter mais les appelle à écouter la voix de leur conscience pour porter à l’Assemblée nationale des députés ayant “la conscience claire” et qui travaillent sans relâche au bien de la population, pas seulement le temps de la campagne électorale. A Java-Ouest, l’évêque de Bandung, Mgr Alexander Djajasiswaja, a demandé au Forum de la société catholique indonésienne d’animer un programme d’éducation au vote sur le thème : “Réforme de la politique, réhabilitation de l’économie et réconciliation de la société”. Le livret publié par la Conférence forme le support matériel à partir duquel sont expliqués les mécanismes du système politique national.

Selon certains observateurs locaux, la campagne électorale n’a, pour l’heure, pas dérapé dans le sens où les arguments religieux ne sont pas utilisés ou instrumentalisés à des fins politiques. Les organisations musulmanes de masse du pays, la Nahdlatul Ulama et la Muhammadiyah, contribuent, par leurs discours, à cette bonne tenue de la campagne.

Le 6 décembre, la Commission électorale a rendu public le nom des partis politiques qui ont satisfait aux critères fixés par le droit électoral. Vingt-quatre d’entre eux ont passé la barre et on ne trouve aucun parti politique revendiquant l’étiquette catholique parmi eux. Ni le Parti catholique ni le Parti catholique démocratique indonésien n’ont rempli les critères demandés. Selon Mgr Josephus Suwatan, évêque de Manado, dans la province de Célèbes-Nord, cette absence ne signifie pas que les catholiques sont exclus du jeu politique. “Les catholiques doivent travailler ensemble avec les militants des partis séculiers de façon à défendre l’intérêt de la nation a-t-il déclaré en décembre dernier, précisant que la coopération ne doit pas être fondée sur la religion mais sur une vision commune de l’avenir. Il a ajouté que, à son sens, l’absence de partis politiques catholiques était positive parce que cela poussait les catholiques “à s’unir et travailler avec des personnes d’appartenance religieuse différente pour le bien de la nation”.