Eglises d'Asie – Indonésie
A l’approche d’échéances électorales nationales, la Conférence des évêques appelle les catholiques à accomplir leur devoir de citoyens
Publié le 18/03/2010
Les évêques suggèrent également que des groupes soient localement mis sur pied afin d’apporter une information électorale précise. Dans le diocèse d’Atambua, par exemple, la Commission diocésaine ‘Justice et paix’ invite certes les catholiques à voter mais les appelle à écouter la voix de leur conscience pour porter à l’Assemblée nationale des députés ayant “la conscience claire” et qui travaillent sans relâche au bien de la population, pas seulement le temps de la campagne électorale. A Java-Ouest, l’évêque de Bandung, Mgr Alexander Djajasiswaja, a demandé au Forum de la société catholique indonésienne d’animer un programme d’éducation au vote sur le thème : “Réforme de la politique, réhabilitation de l’économie et réconciliation de la société”. Le livret publié par la Conférence forme le support matériel à partir duquel sont expliqués les mécanismes du système politique national.
Selon certains observateurs locaux, la campagne électorale n’a, pour l’heure, pas dérapé dans le sens où les arguments religieux ne sont pas utilisés ou instrumentalisés à des fins politiques. Les organisations musulmanes de masse du pays, la Nahdlatul Ulama et la Muhammadiyah, contribuent, par leurs discours, à cette bonne tenue de la campagne.
Le 6 décembre, la Commission électorale a rendu public le nom des partis politiques qui ont satisfait aux critères fixés par le droit électoral. Vingt-quatre d’entre eux ont passé la barre et on ne trouve aucun parti politique revendiquant l’étiquette catholique parmi eux. Ni le Parti catholique ni le Parti catholique démocratique indonésien n’ont rempli les critères demandés. Selon Mgr Josephus Suwatan, évêque de Manado, dans la province de Célèbes-Nord, cette absence ne signifie pas que les catholiques sont exclus du jeu politique. “Les catholiques doivent travailler ensemble avec les militants des partis séculiers de façon à défendre l’intérêt de la nation a-t-il déclaré en décembre dernier, précisant que la coopération ne doit pas être fondée sur la religion mais sur une vision commune de l’avenir. Il a ajouté que, à son sens, l’absence de partis politiques catholiques était positive parce que cela poussait les catholiques “à s’unir et travailler avec des personnes d’appartenance religieuse différente pour le bien de la nation”.