L’Eglise catholique est présente au Kirghizistan sous la forme de petites communautés
Publié le 18/03/2010
Le P. Paul Chemparathy, jésuite indien, ancien missionnaire au Népal, est présent au Kirghizstan, nation à majorité musulmane, depuis 2002. « Nous n’avons qu’une seule église, à Bishkek, où se rassemblent pour prier les catholiques de la ville. Ailleurs, ils sont organisés et vivent leur foi en communauté témoigne-t-il. Agé de 55 ans, il précise que l’église de Bishkek n’est qu’une simple maison réaménagée où une trentaine de personnes se rassemblent chaque soir pour la messe, l’assistance, en majorité des femmes, montant à deux cents personnes le samedi et le dimanche. En dehors de Bishkek, « nous avons quelque vingt-cinq relais de mission comportant chacun tout au plus une trentaine de catholiques » ajoute-t-il, précisant que quelques communautés sont un peu plus nombreuses parce qu’étoffées par la présence d’un certain nombre de non-catholiques. Dans les communautés proches de Bishkek, les prêtres vont régulièrement célébrer la messe et enseigner le catéchisme dans les familles.
Au Kirghizistan, peuplé de 5 millions d’habitants, musulmans à 75 % et russes orthodoxes pour 20 %, la plupart des catholiques sont d’origine allemande ou polonaise, des familles qui ont survécu aux persécutions religieuses staliniennes des années 1920 et 1930. Le Kirghizistan n’a obtenu son indépendance qu’après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. Le P. Chemparathy qualifie ces communautés de « réservoirs de la foi », en pensant surtout aux « babuskhi », les grand-mères, « qui gardent vivante la foi catholique ». Les habitants d’origine coréenne forment le troisième des groupes de catholiques, indique le prêtre, leurs familles ayant été chassées de l’extrémité sud-est de l’ex-Union soviétique par Staline en 1937.
Quatre jésuites, deux prêtres diocésains et cinq religieuses franciscaines travaillent au service de ces communautés. Le supérieur, Aleksandr Kan, 40 ans, est né au Kazakhstan voisin, à l’époque sous contrôle soviétique. Il visite les communautés des villes de Talas et de Jalalabad, situées respectivement à 200 et 250 kilomètres de Bishkek. Il visite également les prisons d’hommes et de femmes, un travail qui vient récemment d’être approuvé par le gouvernement. Son jeune frère, jésuite lui aussi, le P. Ivan Kan, visite les handicapés, les malades mentaux et les personnes âgées.
« Nos activités pastorales peuvent paraître limitées mais finalement la présence de l’Eglise catholique est visible à nouveau dans le pays, se réjouit le prêtre, quoique il ne soit pas encore facile pour un prêtre de travailler au Kirghizistan (1Vous avez besoin d’un permis spécial même si vous avez obtenu un visa d’étudiant pour apprendre le russe », la langue encore largement utilisée dans le pays. Au sujet de l’Eglise orthodoxe russe, la dénomination chrétienne la plus répandue dans le pays, le P. Chemparathy qualifie les relations entretenues avec elle de « très bonnes » mais ajoute qu’« elles pourraient être meilleures » au niveau hiérarchique. « Heureusement, la nature charismatique » du P. Kan lui permet d’entretenir « d’étroits contacts avec un certain nombre de pasteurs orthodoxes ».