Eglises d'Asie

Réunis en assemblée plénière, les évêques catholiques pressent les laïcs de changer la société

Publié le 18/03/2010




Réunis en assemblée plénière du 20 au 26 janvier dernier, les évêques catholiques des Philippines ont publié une “Déclaration pastorale en vue des élections à venir de l’année 2004”. Signée par Mgr Fernando Capalla, président de la Conférence épiscopale, le document a été présenté à la presse le 26 janvier dernier. La campagne électorale pour les élections présidentielles du 10 mai prochain ayant largement débuté – même si l’ouverture officielle de la campagne a eu lieu ce 10 février -, les évêques invitent les laïcs à prendre toute leur place dans la vie politique du pays. Reprenant un engagement affirmé de longue date en faveur des pauvres, qui, rappellent les évêques, représentent au moins un tiers des 76 millions de Philippins, ils déclarent : “Dans une Eglise des pauvres, ce sont les pauvres qui doivent prendre la tête pour transformer la société.”

Au sujet de l’engagement des laïcs en politique, les évêques redisent que les catholiques sont appelés “à exercer leur responsabilité de chrétiens et le noble engagement dans la vie politique en éduquant à la responsabilité sociale, en surveillant le processus électoral sur une base non partisane et en choisissant en conscience leurs candidats”. L’engagement des laïcs pour la transformation de la société et la participation des pauvres dans l’Eglise sont deux des priorités définies en 2001 par la Consultation nationale sur la pastorale pour le renouveau de l’Eglise à laquelle ont participé quatre cents évêques, prêtres, religieux et laïcs engagés (1).

A propos de la campagne électorale en cours, les évêques soulignent que la principale responsabilité de l’Eglise est de veiller à ce que la Constitution soit respectée et que l’Etat de droit soit suffisamment fort pour garantir un déroulement honnête, juste et pacifique des élections. “Nous devons travailler ensemble écrivent-ils en s’adressant aux mouvements de citoyens pour des élections propres et une bonne gouvernance. Cette alliance doit aller au-delà des appartenances religieuses et sociales. Déplorant que “plus que jamais, le clientélisme politique, la corruption et les questions de personnes” dominent la campagne électorale, ils regrettent que “les principes, les programmes politiques et la participation réelle des gens [à la vie politique] » soient passés sous silence. C’est pourquoi, précisent-ils, “tous, et particulièrement les plus pauvres d’entre nous, doivent réaliser que la transformation de cette société requiert des dirigeants au service du peuple et non des dispensateurs de faveurs.”