Une chapelle protestante a été détruite par les forces de l’ordre aux environs de la ville de Kontum

Dans l’après-midi du 16 janvier 2004, une troupe de deux cents personnes appartenant aux forces de la Sûreté, aux milices populaires, aux autorités locales et à la police mobile a débouché dans le hameau, accompagnée d’un certain nombre de véhicules. Il n’a fallu qu’une heure aux forces déployées sur les lieux pour abattre le bâtiment et le raser entièrement de sorte qu’à la fin de l’opération, il ne restait sur place qu’un tas de briques et de pierres sur le terrain (10/72m) qui avait été acheté grâce à la contribution des pasteurs du doyenné. Cette destruction a eu lieu sans que les forces de l’ordre présentent aux responsables de la communauté le moindre décret ou mandat les autorisant à accomplir une telle mission. Pour construire cette chapelle de dimensions réduites (6m/12m), les fidèles avaient eu recours aux dons des fidèles du Vietnam et à des offrandes venues de l’étranger. Au total, pour élever le bâtiment, ils n’avaient pu recueillir que 15 millions de dôngs (1 200 euros), somme à laquelle il avait fallu ajouter un emprunt de 25 millions, dette constituant une lourde charge en regard des très faibles ressources des habitants de cette région reculée. Au moment de la destruction, la chapelle n’était pas encore achevée et beaucoup de travaux restaient encore à terminer.

Selon le récit du pasteur Quang, les autorités régionales ne se sont pas contentées de s’attaquer aux bâtiments. Elles ont exercé leurs sévices sur les personnes du pasteur Nguyên Công Chinh, responsable du doyenné de Kontum et habitant sur les lieux avec sa femme et son enfant âgé de quatre mois. La famille a tout perdu dans cette destruction. L’équipement de leur maison a disparu et l’épouse du pasteur a perdu toute sa garde-robe, à l’exception de l’ensemble qu’elle portait sur elle ce jour-là.

Le Rd Quang accompagne le récit de la destruction de la chapelle de Kon-Ro-Bang de celui des persécutions su-bies par la communauté mennonite avant les événements. Il signale le cas du pasteur Chinh qui, depuis longtemps, subit toutes sortes de vexations de la part des autorités locales. Il a été privé de son Hô Khâu (pièce d’identité permettant de résider en un lieu déterminé) et de tous ses papiers personnels, y compris son certificat de mariage.