Eglises d'Asie

Le Conseil national des Eglises en Inde entame une lutte contre la corruption à l’intérieur des établissements d’Eglise

Publié le 18/03/2010




Parmi les nombreux documents publiés à l’issue de la réunion tenue du 10 au 13 février 2004, à Tirunelveli, dans le Tamil Nadu, par le Conseil national des Eglises en Inde, à l’occasion de son 90e anniversaire, on a particulièrement remarqué un code de conduite destiné à écarter toutes les formes de corruption qui sévissent aujourd’hui dans les établissements d’Eglise. Le Conseil est formé par l’ensemble des Eglises orthodoxes et protestantes de l’Inde, lesquelles ont, en effet, en charge des centaines d’établissements dans les domaines de la santé, de l’éducation et du développement économique où le problème ne manque pas de se poser pour un certain nombre de raisons.

Le communiqué commence par noter que la corruption, à l’état rampant dans toute la société, a pénétré à l’intérieur de l’Eglise, portant tort à son image d’association au service de la vérité et de la justice, entamant la crédibilité de ses institutions et de sa mission. Avant l’assemblée, des travaux préparatoires destinés à mettre au point le projet de communiqué avaient déjà dressé une liste des abus de pouvoir et de privilèges les plus voyants à l’origine de la corruption dans l’Eglise. Le document final demande aux Eglises et aux organisations membres du Conseil de se soucier du problème et de restaurer la crédibilité de l’Eglise.

C’est, en fin de compte, un véritable code de conduite en ce domaine qui est fourni par le Conseil national des Eglises aux divers responsables religieux pour les aider à assumer leurs fonctions sans aucune ambiguïté. Le code appelle les dirigeants religieux à donner davantage d’importance à l’intérêt général qu’à leurs propres intérêts, de refuser l’argent et les cadeaux offerts par les redevables de leurs services. Les divers responsables sont également conviés à conserver soigneusement les documents légaux concernant les biens d’Eglise, des biens qu’ils éviteront de vendre ou de louer. Il est également conseillé à ceux qui reçoivent une fonction dans un établissement d’Eglise de déclarer auparavant leurs propres ressources. Ils éviteront d’embaucher des membres de leurs familles. Cette suggestion, selon des sources intérieures au Conseil, a été émise par des femmes déléguées à l’assemblée, désirant ainsi rendre la gestion de l’Eglise plus transparente.

En ce qui regarde la gestion, le code fait au personnel d’Eglise l’obligation d’utiliser les fonds strictement en fonction des objectifs pour lesquels ils ont été prévus. Les établissements d’Eglise devront également se soumettre aux critères prescrits dans la société civile en matière de droit du travail. Ils devront suivre une procédure honnête en ce qui concerne le recrutement et la nomination des employés, passer des contrats en règle avec eux et leur permettre de bénéficier, eux et leurs familles, des divers avantages sociaux.

Lors de la présentation du communiqué à l’Assemblée, Vijay Solomon a fait remarquer que l’Eglise chrétienne, en tant que collectivité, était un des plus grands propriétaires fonciers du pays. Il n’était pas étonnant par suite que les phénomènes de corruption et de concussion ne lui soient pas étrangers, comme le démontraient les nombreuses controverses ayant lieu ici et là, même si, dans l’idéal, l’Eglise devrait incarner les valeurs morales et chrétiennes de vérité, de paix et de justice. C’est pourquoi le communiqué final suggère d’inclure les diverses directives anti-corruption dans les procédures de gestion humaine et économique mises en ouvre dans les établissements d’Eglise. Il demande aux membres du Conseil national des Eglises de déclarer leurs écoles, leurs collèges, leurs hôpitaux et les autres services comme des lieux exempt de corruption. Les affaires économiques devront y être traitées dans la transparence. Les salaires versés devront être suffisants et justes afin d’éviter que les employés ne soient tentés de se procurer des bénéfices supplémentaires par le moyen de pratiques concussionnaires.