Eglises d'Asie – Indonésie
Moluques : l’évêque du diocèse catholique d’Amboine fait une mise au point après la rencontre, à Londres, de responsables civils et religieux en vue de la réconciliation et de la reconstruction
Publié le 18/03/2010
Premièrement, a précisé l’évêque, la rencontre de Londres avait pour but d’ouvrer à la réconciliation entre les communautés musulmane et chrétienne et de favoriser la reconstruction économique, préalable nécessaire à une réconciliation durable. C’est pourquoi, lors de cette rencontre, l’accent a été mis sur les besoins, aujourd’hui encore importants, des réfugiés. Mgr Mandagi a rappelé que les Moluquois ne devaient pas attendre grand-chose des fonds gouvernementaux indonésiens pour l’aide aux réfugiés. Et que, par conséquent, l’aide de l’Union européenne était indispensable, nombre de réfugiés restant aujourd’hui dans les camps non par peur de retourner chez eux mais simplement par manque de moyens financiers pour reconstruire un toit ou une activité économique viable dans leur région d’origine.
Deuxièmement, Mgr Mandagi s’est dit choqué par les rumeurs que « certains cercles proches des services de renseignement militaires » répandaient au sujet de la rencontre de Londres. Selon ces rumeurs, les délégués partis pour Londres seraient allés en Angleterre pour tenter de trouver un soutien à leurs aspirations séparatistes ; ils auraient agi de mèche avec Alex Manuputty et le FKM (Front de souveraineté des Moluques) dans le but de saper l’unité nationale de la République d’Indonésie (2). Mgr Mandagi a vivement réagi à ces rumeurs. Selon lui, s’il est vrai que les délégués moluquois à Londres ont dû expliquer à certains de leurs interlocuteurs européens qu’être chrétiens aux Moluques ne signifiait pas être un partisan de l’indépendance des Moluques, de telles rumeurs ont été répandus à dessein par des « provocateurs avec pour objectif de ruiner le calme prévalant aujourd’hui entre les communautés aux Moluques.
Le 16 février dernier, Syarifudin Sumah, chef d’un bataillon de l’armée indonésienne déployé aux Moluques, le XVIe Pattimura, est allé dans le même sens que l’évêque d’Amboine. Selon lui, des personnels des « services de renseignement extérieurs aux Moluques, sont à l’ouvre aux Moluques, avec pour mission d’y créer des troubles dans la perspective des élections législatives nationales d’avril 2004.