Eglises d'Asie – Philippines
Pour favoriser le développement des Communautés ecclésiales de base, les évêques philippins les dotent d’une organisation centrale adaptée à leurs besoins
Publié le 18/03/2010
Mgr Fernando Capalla, évêque de Davao et président de la Conférence épiscopale des Philippines, a déclaré à propos de ces communautés de base qu’“un nouvel et efficace moyen d’être d’Eglise” était de revenir à la vision que Dieu lui-même avait de l’Eglise, c’est-à-dire “une communauté de disciples”. Il a prié pour que “l’Eglise grandisse comme une graine de moutarde, la plus petite d’entre les graines, pour devenir un grand arbre qui ouvre ses bras pour accueillir les assoiffés de la Parole et les affamés de Pain”.
Sour Rosanne Mallillin, religieuse de la Congrégation de St Paul de Chartres, a été chargée par les évêques de diriger la Commission afin de clarifier la nature et le rôle des BEC dans l’Eglise, de coordonner et promouvoir leurs actions à travers tout le pays. Il n’existe pas encore de définition précise de ce qu’est une BEC. Une enquête de 1995 décrivait les BEC de différentes manières : comme des groupes de quartiers réunissant de douze à quinze familles, comme un ensemble de 50 à 200 familles fréquentant le même lieu de culte, ou encore comme un groupe fondé sur un “barangay” (la plus petite unité gouvernemental), voire comme un secteur social. Certains les décrivent aussi comme une des organisations mandatées par l’Eglise.
En 1991, le second Conseil plénier de la Conférence épiscopale philippine indiquait que les BEC étaient un “mouvement d’Eglise” qui devait servir de “vecteur” à la réalisation de la vision ecclésiale du Conseil plénier, une Eglise où tout le monde, et surtout les plus démunis, participerait à l’évangélisation et à la mission.
Pourtant, quelques BEC seulement ont pu vraiment se développer tandis que d’autres manquaient du soutien de certains prêtres soucieux de devoir partager avec des laïcs leur autorité ou leur rôle dirigeant. D’autre raisons sont avancées pour expliquer cet échec comme un trop grand dénuement ou des conflits idéologiques. La dernière enquête, qui date de 1995, révèle que 34 % des 2 351 paroisses que compte le pays possède des BEC, surtout à Mindanao, au sud des Philippines. Ce chiffre cependant semble avoir été gonflé avec l’assentiment de quelques évêques et autres responsables.
Les BEC “répondent à l’appel du pape pour un nouvel ordre international lié à un véritable et complet développement a déclaré Mgr Gutierrez, citant l’exhortation du pape aux évêques philippins lors de leur visite à Rome en octobre 2003. Au cours de l’Assemblée générale qui a suivi leur retour, le NASSA a abordé la question d’un véritable développement des BEC, et décidé qu’une BEC pouvait être une “barangay”, un village ou un groupe de fidèles autour d’une chapelle d’au moins soixante foyers. Mgr Gutierrez a souligné qu’un regroupement de quatre ou cinq familles ne pouvait suffire à asseoir une structure et trouver des responsables capables de conduire le groupe vers l’autonomie. D’autres questions avaient été traitées comme la nécessité d’un outillage informatique, d’un groupe centralisateur, d’une initiation et d’une formation des responsables. Le nouveau “Centre pour le développement des communautés ecclésiales de base” devrait répondre à ces attentes.