Eglises d'Asie

Avec le départ à la retraite du dernier missionnaire étranger, un diocèse catholique s’engage à s’ouvrir plus largement à la mission vers les pays étrangers, asiatiques notamment

Publié le 18/03/2010




A l’occasion du départ en retraite du dernier missionnaire étranger, le diocèse de Chongju prend conscience de sa responsabilité missionnaire et veut s’engager davantage dans la mission « ad exteros ». « Nous devons payer nos dettes aux missionnaires qui ont travaillé pour notre diocèse a déclaré le 12 février dernier Mgr Gabriel Chang Bong-hun, évêque de Chongju, au cours d’une messe célébrée à l’occasion du départ en retraite du P. Robert M. Lilly, prêtre américain de la Société de Maryknoll.

Une vingtaine de missionnaires de Maryknoll ont travaillé dans le diocèse de Chongju depuis son érection en 1958 avec, comme premier évêque, Mgr James Purdy, prêtre Maryknoll, aujourd’hui décédé. Selon le P. Bernard Tschang In-san, vicaire général de Chongju, l’évêque actuel, Mgr Chang, entend développer le diocèse dans l’esprit témoigné par les Pères de Maryknoll et envoyer des missionnaires en Chine, en Corée du Nord et en Russie, précisant que ce projet convenait particulièrement bien à un diocèse qui va bientôt fêter ses cinquante ans d’existence (1). Toujours selon le P. Tschang, un prêtre de Chongju travaille déjà en Chine et un autre au Vietnam.

A l’occasion de la messe du 12 février, Mgr Chang a adressé ses remerciements au P. Lilly, qui, outre le fait d’être le dernier missionnaire étranger du diocèse, est aussi celui qui y a servi le plus longtemps. Il a dit aussi espérer voir son diocèse continuer à se construire en s’appuyant sur l’héritage laissé par les missionnaires de Maryknoll. Le P. Lilly, 75 ans, a souligné combien les engagements de l’Eglise coréenne dans l’éducation et les ouvres caritatives avaient été marquants. En tant que « pierre angulaire » de l’Eglise en Asie orientale, l’Eglise de Corée a un rôle missionnaire important à jouer dans cette région, notamment en Chine, a-t-il affirmé, ajoutant que « pendant ces quarante dernières années, l’Eglise catholique de Corée a connu une expansion remarquable. A mon arrivée, il n’y avait que quelques prêtres et séminaristes coréens dans le diocèse de Chongju. Celui-ci compte maintenant 120 prêtres, tous coréens ». Bien qu’en retraite, le P. Lilly entend bien rester en Corée et prévoit de pouvoir encore aider ses confrères de Séoul.

Arrivé en 1960, après avoir servi brièvement comme vicaire, il avait été nommé à la paroisse de Suanbo où il a travaillé de 1962 à 1992. Il fut nommé directeur du Pèlerinage des Martyrs de Yonpung de 1993 à 2004. Le responsable du Conseil pastoral de Suanbo, Martin Han Ki, considère le P. Lilly « comme un saint expliquant, par exemple, que le missionnaire n’avait pas hésité à vendre la propriété de sa famille aux Etats-Unis pour construire une église en Corée. « Aucun prêtre coréen n’aurait fait une chose pareille a-t-il affirmé. C’est le P. Lilly qui a baptisé Martin Han, adulte, en 1966. Selon Mgr Chang, le P. Lilly a célébré plus de 2 000 baptêmes, mis sur pied un système de crédit bancaire pour les plus démunis de Suanbo et fondé une clinique médicale où plus de 30 000 malades ont déjà été soignés.

Les missionnaires de Maryknoll sont arrivés en Corée en 1923. En 1953, la Société, fondée aux Etats-Unis, a envoyé son premier prêtre dans la région de l’actuel diocèse de Chongju. Même si le P. Lilly est le dernier prêtre étranger du diocèse, selon l’annuaire de l’Eglise catholique de Corée, les religieuses étrangères, quant à elles, sont passées de trois en 2001 à six en 2002 dans ce diocèse.