Par des sessions d’études bibliques organisées à domicile, les catholiques peuvent approfondir et renforcer leur foi
Publié le 18/03/2010
Les cours préparatoires ont commencé en novembre. Ils s’étalent sur des périodes de trois mois au cours desquelles les étudiants doivent répondre à un questionnaire après une étude personnelle. A la fin de chaque trimestre, ils se réunissent pour en parler ensemble, revoir les réponses et recevoir les prochains sujets. Seuls ceux qui ont complètement achevé les études du trimestre peuvent passer à l’étape suivante.
Le P. Krzysztof Kukulka, un franciscain conventuel, supérieur de la missio sui juris (mission autonome) d’Ouzbékistan (1), a déclaré que c’était « l’impossibilité d’ouvrir une école d’études religieuses qui les avait conduit à lancer ce projet ». La loi sur la religion interdit en effet l’ouverture d’une école religieuse, ce qui n’empêche pas musulmans et clergé orthodoxe russe d’obtenir des diplômes dans leurs propres instituts supérieurs en Ouzbékistan même. Environ 88 % des 25 millions d’habitants sont musulmans. Les russes orthodoxes ne représentent que 10 % de la population et les catholiques et autres minorités 2 %.
Selon le P. Kukulka, le cursus complet comprendra l’étude de la Bible, le dogme, la théologie morale et sa pratique, la spiritualité chrétienne et la philosophie ainsi que l’histoire de l’Eglise. En première session, le P. Stanislaw Rochowiak, franciscain conventuel et responsable de la paroisse d’Urgench, a analysé la structure de la Bible. Il a expliqué en quoi la Bible catholique différait de la Bible en usage chez les protestants et de la Torah des juifs.
Tatiana Bespalaya, une catéchiste de 25 ans, originaire de Fergana, espère pouvoir un jour mettre en pratique son nouveau savoir car elle enseigne le catéchisme et l’anglais et donne le dimanche des cours de dessin et de modélisme à une dizaine d’adolescents. Pour l’Eglise, elle traduit aussi en russe, la langue commune de l’Ouzbékistan, des textes polonais, des manuels de catéchisme notamment (2). Tatiana Fenkovckaya, quant à elle, ne sera pas catéchiste. Elle suit les cours pour améliorer sa connaissance de la Bible et de la théologie. « La rare possibilité où nous sommes de trouver des ouvrages de théologie nous rend ces stages encore plus précieux dit-elle. Tatiana est mère de deux enfants et dirige sa propre maison d’édition.
Pour le P. Peter Kawa, un prêtre de la paroisse de Fergana, « ces personnes pourront un jour témoigner avec force ce qu’est l’Eglise auprès des nouveaux venus ». Le P. Kawa ainsi que les PP. Rochowiak et Kukulka donnent les cours, prennent part aux échanges et corrigent les copies. Les « étudiants » se réunissent à Tachkent tous les trois mois pour faire contrôler leur travail et recevoir leurs nouveaux devoirs. « Notre projet fonctionne comme une école de formation au travail paroissial mais sans enfreindre la loi insiste le P. Kukulka.