Eglises d'Asie

Un missionnaire jésuite, pionnier de l’Eglise catholique, est mort après cinquante ans de présence au Népal

Publié le 18/03/2010




Le jésuite Eugène Watrin, qui avait fondé le premier et l’unique établissement catholique d’enseignement supérieur du Népal et avait travaillé cinquante ans dans ce pays, est mort à Katmandou le 29 février dernier (1). L’an dernier, au cours d’un voyage aux Etats-Unis, il avait été soigné pour une cancer au pancréas puis était revenu au Népal reprendre ses activités.

Il avait fondé le premier et unique établissement catholique d’enseignement supérieur, l’Université St Xavier, à Katmandou, inaugurée en son temps par l’ancien roi du Népal, Birendra Bir Bikram Shah Dev. En 1969, il avait également mis sur pied un service social d’entraide pour les paysans des environs de Gongabhu, au nord de Katmandou. Ce groupe d’entraide, enregistré légalement sous le nom des « Volontaires d’action sociale s’est consacré au développement de la région avec des centres de soins médicaux mobiles hebdomadaires, des antennes médicales permanentes, une école et des bourses d ‘études pour les enfants. A Gongabhu, une communauté catholique très dynamique et en expansion, les Baniyatar, fait partie de l’ethnie Tamang.

Le P. Watrin avait reçu plusieurs distinctions honorifiques et était reconnu comme un enseignant et un éducateur hors pair. Ses obsèques ont eu lieu le 1er mars dernier dans l’église de l’Assomption, l’unique église catholique de Katmandou, auprès de laquelle une foule de plus de 3 000 personnes s’était rassemblée, des diplomates, des anciens et actuels ministres, tous venus lui rendre un dernier hommage, hindous et bouddhistes confondus. La messe était célébrée en anglais par Mgr Anthony Sharma, préfet apostolique du Népal, qui a parlé du défunt comme d’« un homme profondément humain, un cour compatissant tourné vers les pauvres, quelqu’un qui avait fait du Népal son chez-lui pendant 49 ans Tous les chants étaient en népalais.

Au Népal, où les bouddhistes comme les hindous se font incinérer, les cimetières catholiques n’existent pas. Après l’incinération, les cendres du P. Watrin ont rejoint celles de ses confrères dans leur maison de retraite. Dans un dernier message, un ancien Premier ministre a écrit : « Le Népal a perdu un de ses grands amis, un éducateur et un spécialiste de l’action sociale. Nous ne l’oublierons pas. »