Eglises d'Asie – Indonésie
A l’approche des élections législatives du 5 avril, des responsables politiques et religieux signent une déclaration appelant au rejet de l’instrumentalisation de la religion en politique
Publié le 18/03/2010
Selon le Centre de réforme électorale et l’Université islamique d’Etat Syarif Hidayatullah, qui a également contribué à la rédaction de la déclaration, une partie seulement des partis politiques qui présentent des candidats aux élections ont souhaité adhérer à la démarche. Six sur vingt-quatre ont signé la déclaration et, parmi eux, se trouvent certains des poids lourds de la vie politique nationale : le PDI-P, le Golkar, la Parti du mandat national, le Parti de l’étoile et de la réforme, le Parti de la nouvelle alliance pour l’Indonésie et le Parti pionnier.
Du côté des responsables religieux, les deux grandes organisations musulmanes de masse, la Nahdlatul Ulama et la Muhammadiyah, ont signé le texte. Le Conseil des oulémas indonésiens ainsi que les responsables de l’Eglise catholique (1) et des grandes organisations bouddhistes et confucéennes du pays l’ont fait aussi. Pour Nasharuddin Umar, numéro deux de la Muhammadiyah, l’objet d’une telle déclaration est de rappeler aux hommes politiques qu’il faut éviter de citer des versets du Coran dans leurs discours, surtout lorsque cela leur sert à jeter l’opprobre sur leurs adversaires politiques.
Selon l’article 74 du Code électoral, rédigé en 2003, les candidats ne doivent pas proférer d’insultes fondées sur la religion, la race ou l’appartenance sociale. Les partis politiques ne sont pas autorisés à utiliser les campagnes électorales “pour inciter ou provoquer des conflits entre les individus ou les groupes”. Les lieux de culte tout comme les bâtiments publics ou liés à l’éducation ne peuvent servir à abriter des meetings électoraux.