Eglises d'Asie – Corée du sud
Ouverture à Rome de la cause de béatification du deuxième prêtre – et premier bienheureux non martyr – de l’histoire chrétienne de Corée
Publié le 18/03/2010
La Commission spéciale pour les béatifications et les canonisations de la Conférence épiscopale de Corée a reçu le 5 mars dernier le « nihil obstat » de la Congrégation pour la cause des saints du Saint-Siège, document nécessaire pour l’ouverture officielle du procès de béatification du P. Thomas Choe Yang-eop. Pour le P. Peter Yoo Han-young, secrétaire de la Commission spéciale, cette étape a été franchie plus rapidement que prévu et s’inscrit dans la démarche entreprise depuis quelques temps déjà par l’Eglise de Corée. Celle-ci est en effet soucieuse d’écrire son histoire. Fondée en 1777 lorsque quelques lettrés confucéens se sont mis à suivre la religion chrétienne après avoir lu des livres catholiques rapportés de Pékin, l’Eglise de Corée est une Eglise jeune dont les premiers temps ont été très marqués par la persécution. Depuis quelques années, ses responsables mènent un travail de recherche visant à rassembler les documents concernant son histoire, dispersés de par le monde et conservés dans des bibliothèques nationales ou dans les archives d’instituts missionnaires (2). La campagne pour promouvoir la canonisation du P. Thomas Choe a débuté dans le diocèse de Cheongju en 1996, à l’occasion du 175e anniversaire de sa naissance.
Le P. Thomas Choe Yang-eop a été le deuxième prêtre coréen : il suivit en effet les pas du premier prêtre coréen, le P. André Kim Tae-gon, exécuté en 1846, un an après son ordination. Né en 1821 dans ce qui est aujourd’hui la province de Chungcheongbuk, Choe Yang-eop partit en 1836 pour Macao où il suivit des études de théologie en même temps que le P. André Kim. Ordonné prêtre en 1849 par Mgr Maresca, évêque du diocèse de Jiangnan (Chine), il devint le deuxième prêtre de l’histoire de l’Eglise de Corée et retourna immédiatement après dans son pays où il se consacra au service de la communauté de Joseon. Selon catholique de Corée, il parcourut une moyenne de 2 800 kilomètres par an, visitant les catholiques dans les villages où les missionnaires étrangers ne pouvaient se rendre. Il entendit ainsi 4 000 confessions. Après douze ans de ce ministère intense, affaibli par l’excès de travail, il mourut de la typhoïde à l’âge de 40 ans, en 1861. Il a notamment écrit des textes de doctrine catholique destinés aux fidèles, pour en permettre la divulgation chez eux.