Eglises d'Asie – Philippines
Une publicité pour un simili cognac de 15 ans d’âge attire les foudres de l’Eglise et les protestations des organisations de défense des droits de la femme et de l’enfant
Publié le 18/03/2010
Cette publicité visuelle doublée à la radio d’une annonce où une voix de femme demande à son mari si, par hasard, il n’a jamais eu affaire à “des 15 ans a été attaquée en justice par des défenseurs des droits de la femme et de l’enfant. Elle s’est de plus attirée les protestations de milieux catholiques. Le Bureau de l’Action féminine de l’épiscopat philippin et l’Association des supérieures majeures des congrégations religieuses ont tenu une conférence de presse le 17 mars dernier pour demander le retrait de la publicité jugée par eux litigieuse. Une menace de boycott contre ce “Kinse Anyos” (’15 ans’) a même été brandie si les réalisateurs ne respectaient pas la mise en demeure du Bureau philippin de vérification de la publicité prononcée le 3 mars et demandant l’annulation de la campagne publicitaire.
Le 12 mars, Mgr Emilio Marquez, évêque de Lucena, directeur du Bureau de l’Action féminine, a approuvé la décision du Bureau de vérification et appelé au boycott du produit et à la destruction des panneaux publicitaires comme autant, a-t-il affirmé, d’allusions malsaines aux jeunes filles de cet âge. “Ce genre de méconnaissance de la dignité de la femme dans la publicité blesse la sensibilité des femmes philippines a écrit Mgr Marquez dans un communiqué. Une telle publicité non seulement laisse un mauvais goût dans la bouche mais aussi “dans le cour et l’âme” de toutes les familles où les femmes sont respectées et honorées. Il a également mis en garde l’industrie publicitaire contre toute publicité avilissante, lui demandant une grande vigilance à l’égard des agences publicitaires trop enclines à fermer les yeux.
Pour autant, la publicité incriminée, sur les panneaux muraux ou à la radio, n’a pas disparu. Destileria Limtuaco & Cola plus ancienne distillerie des Philippines, n’a pas obtempéré à la mise en demeure du Bureau de vérification, son agence publicitaire ayant fait appel en justice de la décision. S’ensuit une bataille juridique, toujours en cours, entre les défenseurs de la dignité de la femme et de l’enfant et un producteur d’alcool qui, au nom de la liberté d’expression, entend poursuivre son opération commerciale.