Eglises d'Asie

Célèbes : persistance des tensions intercommunautaires dans la région de Poso après le mitraillage d’un temple protestant lors de la veillée pascale

Publié le 18/03/2010




Le 10 avril dernier, sept chrétiens ont été blessés par balles lorsque deux individus à moto ont ouvert le feu à l’arme automatique sur une assemblée de protestants réunis pour la veillée pascale. Parmi les blessés se trouvent une fillette de quatre ans, ses parents et le pasteur de la communauté. L’incident s’est produit à l’église du Tabernacle, dans le village de Kilo, situé dans la région de Poso. Les auteurs de l’action ont pris la fuite et n’ont pu être identifiés. Les chrétiens ont vivement reproché aux autorités de n’avoir pas su les protéger en cette période sensible de fêtes religieuses alors même que des incidents similaires les semaines précédentes avaient fait plusieurs victimes (1).

Face au risque de voir les chrétiens chercher à venger cette nouvelle action et de voir s’enflammer de nouveau les communautés chrétienne et musulmane de la région de Poso, les autorités ont dépêché sur place des renforts pour épauler les forces de l’ordre déjà présentes. En l’espace de deux semaines, quatre cents hommes des Brimob, la police anti-émeute, ont été déployés. Au total, à Poso et ses alentours, près de 2 500 policiers et 1 300 soldats sont stationnés. Des opérations visant à récupérer des armes à feu, maison par maison, ont été lancées. Mais, si Poso et la ville de Tentena où vivent de nombreux chrétiens sont restées calmes après les fêtes de Pâques, aucune manifestation ou regroupement d’importance n’étant signalé, les chrétiens reprochent à la police de n’avoir encore mis la main sur aucun suspect. Selon Noldy Tacoh, responsable du Centre de crise mis sur pied par des Eglises protestantes, “il y a des tentatives pour provoquer les chrétiens à se venger par eux-mêmes, mais, Dieu merci, cela ne s’est pas produit”.