Eglises d'Asie

En Papouasie occidentale, le recours au transport aérien est indispensable à l’Eglise pour assurer mission et service pastoral

Publié le 18/03/2010




En 1959, le diocèse de Jayapura, en Papouasie occidentale, avait imaginé utiliser l’avion pour atteindre plus facilement les régions isolées de cette vaste province au relief très tourmenté. Près d’un demi-siècle plus tard, ce moyen de transport est toujours opérationnel et rend toujours autant de services. Mgr Herman Munninghoff, qui a dirigé le diocèse de 1972 à 1997, estime que l'”Associated Mission Aviation” (AMA) a considérablement facilité l’action pastorale du diocèse. Agé de 83 ans, cet évêque franciscain réside toujours à Jayapura, chef-lieu de la Papouasie occidentale, l’ancienne province néerlandaise de Nouvelle Guinée passée sous contrôle indonésien en 1963 (1). “Tant que le gouvernement se désintéressera du transport aérien et de l’aménagement de terrains appropriés, les gens devront encore faire appel à l’AMA catholique, non seulement pour les besoins de la mission mais pour toutes sortes d’autres nécessités, économiques, scolaires ou médicales remarque Mgr Munninghoff, tout en expliquant : “Nous avions pensé à l’avion pour accéder plus facilement aux postes de mission éloignés dans les régions de l’intérieur, autrement accessibles uniquement après plusieurs jours, voire plusieurs semaines, de marche. Tout a beaucoup changé depuis, mais l’AMA ne pourra abandonner ses activités ou simplement les réduire que si l’Etat développe le transport aérien et les infrastructures nécessaires.”

En 2004, les avions de l’AMA sont une aide précieuse pour les paroisses et les populations qu’elles desservent, ex-plique l’évêque en rappelant qu’en 1959, six prêtres franciscains s’étaient formés au pilotage aux Pays-Bas avant de démarrer le service de transport interdiocésain AMA. Au départ, ils disposaient d’un seul petit avion Cessna. Six autres appareils suivirent, achetés par les diocèses de l’ensemble de la Papouasie occidentale. Ce service interdiocésain reste lié à celui des franciscains de Papouasie-Nouvelle Guinée qui, avec la Papouasie occidentale, forme la seconde plus grande île du monde. “Nous avons demandé à chaque poste de mission isolé d’aménager un terrain d’atterrissage. Maintenant, ils en possèdent tous un, doté d’une station météo et de guidage radio”.

Thomas Darmadi, un des responsables de l’AMA, précise que le service dispose aujourd’hui de huit appareils. Trois Pilatus Porter PC-6 capables d’embarquer neuf passagers et un maximum de 900 kg de fret et cinq plus petits, des Cessna conçus pour cinq passagers et 400 kg de bagages. Ils sont répartis sur quatre bases, à Nabire, Sentani, Wamena et Manokwari. Les trois premières sont situées sur le territoire des diocèses de Jayapura et de Timika, lequel a été créé en janvier dernier à partir d’une division de celui de Jayapura. La quatrième se trouve sur le diocèse de Manokwari-Sorong. La Papouasie occidentale possède deux autres diocèses, Agats-Asmat et Merauke.

En Papouasie occidentale, 70 % du transport se fait par voie aérienne et les trois quarts des Papous vivent dans des régions éloignées et montagneuses. On y compte 600 terrains d’atterrissage, aménagés par les habitants eux-mêmes. Les vols commerciaux ne desservent qu’une dizaine de ces aéroports. Les autres le sont par l’AMA et l’Association de la mission aéronautique protestante.