Eglises d'Asie

La police est venue troubler le culte et la prédication de Pâques de plusieurs communautés mennonites en divers endroits du Vietnam

Publié le 18/03/2010




Le 11 avril dernier, jour de Pâques, alors que des événements graves se déroulaient sur les Hauts Plateaux du Centre-Vietnam (1), des assemblées pascales de l’Eglise mennonite ont été troublées par des interventions policières en plusieurs provinces du pays. Cette Eglise ne faisant pas partie des communautés protestantes reconnues par le gouvernement comme appartenant à l’Eglise évangélique du Vietnam officialisée il y a quelques années, elle est considérée par les autorités comme une Eglise illégale (2).

Dans la province de Dông Nai, la communauté mennonite de Thanh Phu (commune de Trang Dai, district de Vinh Cuu), au nombre d’environ 80 fidèles, s’était rassemblée dans la matinée de Pâques pour célébrer le culte de Pâques et écouter le catéchiste Truong Tri Hiên commenter la parole de Dieu. La police ne tarda pas à cerner les lieux pour empêcher de nouveaux fidèles de pénétrer dans le lieu du culte. Sur le coup de 3 heures de l’après midi, les agents de police se sont introduits en pleine assemblée et ont arrêté l’animateur de la réunion dont on n’a plus eu de nouvelles.

Le même jour, dans la province de Kiên Giang, la communauté de Ba Beo, dans le district de Châu Thanh, s’était elle aussi assemblée autour de son pasteur pour le culte et la prédication de Pâques lorsque la police est venu faire le siège de l’assemblée. On craint aujourd’hui que la sécurité du pasteur Huynh chargé de cette communauté ne soit menacée. La même source signale que dans la province de Kontum un incident semblable s’est produit alors qu’une soixantaine de fidèles s’étaient rassemblés pour le culte pascal dans la paillote où vit leur pasteur, lui-même absent ce jour-là.

A Saigon, une autre descente de police a concerné la résidence du pasteur Nguyên Hông Quang, bien connu pour ses divers actes de dissidence. Le 10 avril, des agents de la Sécurité du deuxième arrondissement sont venus inspecter sa maison où se trouvaient une vingtaine de chrétiens montagnards. Le pasteur a refusé de laisser la police pénétrer dans son habitation, craignant que ses hôtes ne soient immédiatement arrêtés. Il s’est contenté de donner les noms des personnes hébergées, sans révéler quelle était leur adresse de peur qu’ils ne soient persécutés à leur retour dans leur village.