Eglises d'Asie

Un centre catholique aide les communautés aborigènes à développer sur leurs propres terres un tourisme respectueux de leur identité culturelle

Publié le 18/03/2010




Depuis deux ans, le Centre Rerum Novarum, une organisation catholique au service des ouvriers et des employés, mène une action visant à aider les communautés aborigènes de l’île. Pour cela, elle a aidé un certain nombre d’aborigènes à développer un tourisme local, dans les régions montagneuses où ils vivent, qui soit respectueux de leur identité culturelle. Pour l’heure, le projet est encore modeste et il entend le rester. Seuls un ou deux voyages touristiques par mois sont organisés à l’attention des autres Taiwanais, l’objectif étant à la fois de faire mieux connaître la culture aborigène et de fournir un apport financier aux aborigènes.

Liu Hsiao-lan, responsable du projet, explique qu’en deux ans, l’idée d’organiser des voyages touristiques s’est répandue dans toute l’île. Organisés en fonction de l’âge et des centres d’intérêt, ces voyages comprennent généralement un séjour dans une auberge tenue par les aborigènes, généralement une de leurs propres maisons transformées en hôtellerie. Les touristes peuvent goûter ou même préparer eux-mêmes des plats typiques et découvrir l’environnement culturel des aborigènes.

Les aborigènes taiwanais, répartis en onze ethnies principales, représentent près de 2 % d’une population totale de 22,5 millions d’habitants. Ils vivent principalement dans la partie montagneuse de l’île, dans sa moitié orientale. Ces dernières années, beaucoup de jeunes aborigènes, poussés par le besoin, ont quitté les montagnes pour les grandes villes afin d’y trouver du travail. Mais, sans formation, très peu réussissent à trouver une situation stable.

Sour Stephana Wei Wei, directrice du Centre Rerum Novarum, considère ce projet de tourisme local comme une alternative. “Avec le développement de l’écotourisme, on espère que les aborigènes pourront rester chez eux, sur leurs terres, et préserver leur culture tout en gagnant de quoi vivre. De plus, de cette interaction entre les gens de la plaine et ceux des montagnes pourront naître amitié, compréhension réciproque et tolérance explique-t-elle, tout en précisant que le Centre, une association à but non lucratif (1), n’intervient qu’en tant qu’intermédiaire : “Nous sommes depuis longtemps au service des aborigènes et nous avons réussi à ce que tout le monde soit gagnant, les gens des plaines comme ceux des montagnes.”