Eglises d'Asie

L’Eglise se félicite de la possibilité de voter offerte, pour la première fois, aux Philippins émigrés à l’étranger

Publié le 18/03/2010




L’Eglise ainsi que différents groupes de la société civile se sont félicités de la possibilité qui est donnée aux Philippins émigrés de voter. Pour la première fois en effet, à l’occasion des élections présidentielles du 10 mai prochain, les Philippins de l’étranger voteront. La seule réserve émise par l’Eglise et les représentants de la société civile tient au risque de fraude lors du dépouillement et la comptabilisation de ces suffrages.

Selon la Commission électorale (COMELEC), 360 000 Philippins vivant à l’étranger se sont inscrits sur les listes électorales (1). Pour eux, les bureaux de vote, installés dans les consulats et ambassades des Philippines à l’étranger, ont ouvert leurs portes le 11 avril dernier et ils ont jusqu’au 10 mai pour élire le président, le vice-président des Philippines ainsi que douze sénateurs et 53 députés.

A Manille, Mgr Ramon Arguelles, président du Comité de la pastorale des migrants et des gens du voyage au sein de la Conférence épiscopale, a reconnu que l’application de la loi poserait sans doute quelques difficultés ici ou là. Pourtant, a-t-il affirmé, “ce n’est pas une raison pour priver les citoyens de leur droit de vote. L’Eglise s’est battue pour obtenir ce droit et c’est extraordinaire que pour la première fois les migrants aient le droit d’être des citoyens à part entière”.

Mgr Arguelles a expliqué qu’une des principales difficultés d’application de la loi était l’accessibilité aux bureaux de vote, spécialement en Arabie saoudite et partout où les travailleurs philippins vivent loin de leur ambassade ou de leur consulat. Au Canada, au Japon et en Grande-Bretagne, ils peuvent voter par correspondance. Il a souligné également que la crainte des fraudes avait longtemps fait hésiter le législateur. Encourageant “chacun” à la vigilance mais “sans effrayer pour autant”, l’évêque a appelé à la vigilance concernant la possibilité de fraudes.

Une note de la COMELEC sur les votes par correspondance spécifie que le dépouillement et les vérifications de ces votes seront faits dans les ambassades et les consulats par les services diplomatiques ou dans tout autre établissement désigné par la commission. Le dépouillement commencera en même temps que celui fait aux Philippines et sera manuel, a indiqué Jenny Relota de la COMELEC. Pour certains politiciens qui briguent les suffrages des émigrants, la transparence des opérations de vote et de dépouillement n’est pas garantie ; ils se plaignent de la lenteur du ministère des Affaires étrangères et de la COMELEC à mettre en place la logistique nécessaire.

Dans l’hypothèse d’une “situation difficile” pour ce “premier essai en particulier s’agissant du vote par correspondance, Mgr Arguelles a expliqué que le personnel ecclésiastique “serait le premier à guider les gens pour qu’ils restent les fidèles gardiens d’élections justes”. Prêtres, religieuses et auxiliaires pastoraux au service des aumôneries outremer sont “généralement en bons termes avec les ambassades aussi “essaieront-ils de faire de leur mieux grâce à leur autorité morale” pour vérifier que le vote et le dépouillement sont honnêtes.