Eglises d'Asie

Les EtatsUnis promettent un accueil définitif à plus de 1 800 réfugiés vietnamiens encore bloqués sans statut précis aux Philippines

Publié le 18/03/2010




Un communiqué publié le 15 avril par l’ambassade des Etas-Unis à Manille a annoncé la nouvelle d’un accord intervenu entre les deux gouvernements des Philippines et des Etats Unis, accord qui va sans doute mettre un terme à plus de 17 ans d’attente des réfugiés vietnamiens aux Philippines (1). En effet, selon le contenu de l’accord, le gouvernement américain s’engage à offrir au groupe de 1 855 réfugiés vietnamiens encore bloqués aux Philippines la possibilité d’entretiens préalables dans la perspective d’une installation définitive aux Etats-Unis. Le communiqué précise que les autorités américaines s’efforceront d’accueillir le plus possible de personnes sur leur sol. Dans ce but, lors du “screening” (‘tri’) des candidats au départ, elles se référeront aux critères les plus généreux possibles. Par ailleurs, l’accord entre les deux pays précise que les Philippines feront tous leurs efforts pour offrir une résidence à tous ceux qui n’auront pas rempli les conditions exigées par les Etats-Unis au cours des entretiens préalables. Les deux gouvernements soulignent aussi qu’il s’agit là d’une mesure sortant de l’ordinaire, destinée à donner une solution humanitaire globale au problème des réfugiés vietnamiens aux Philippines.

Depuis 1975 jusqu’en 1996, près de 40 000 boat people vietnamiens sont venus chercher un asile provisoire aux Philippines avant d’être accueillis définitivement dans les pays qui leur ont donné chez eux une résidence définitive. Les premiers étaient arrivés dans les mois qui ont suivi immédiatement le changement de pouvoir au Sud-Vietnam, après avril 1975. A partir de 1989 et de l’application du plan global d’action, la procédure du “screening” fut mis en place pour séparer les réfugiés “authentiques” pouvant espérer un accueil définitif dans un autre pays et les migrants économiques destinés à être rapatriés. Au mois de février 1996, ils étaient encore 2 500 demandeurs d’asile à résister au rapatriement forcé.

Grâce à l’accord du 17 juillet 1996 signé entre le président Ramos et la Conférence épiscopale des Philippines (2), les derniers demandeurs d’asile vietnamiens aux Philippines, environ 1 500, avaient réussi à échapper au rapatriement forcé qui, sous le nom de “plan global d’action avait partout ailleurs, dans le Sud-Est asiatique, vidé les camps de leurs pensionnaires vietnamiens. Depuis cette date, ils vivaient aux Philippines sans statut d’état civil très précis, mais cependant sans inquiétude particulière, étant placés sous la protection directe des évêques philippins. Environ 250 d’entre eux vivent dans la province de Palawan. Deux cents sont regroupés à Vietville, le village vietnamien de Puerto Princesa. En dehors du groupe de la province de Palawan, on en compte environ 1 500 établis dans diverses provinces du pays. Sur ce chiffre, 40 % sont catholiques, 38 % sont bouddhistes, les autres sont protestants. Plusieurs couples vietnamo-philippins se sont déjà formés.

Le soir même de l’annonce de la décision des Etats-Unis, une conférence de presse a réuni un certain nombre de personnalités vietnamiennes de la diaspora engagées dans la défense de leurs compatriotes aux Philippines (3). On y a fait état des nombreuses interventions qui ont précédé la mesure actuelle. Elles l’ont préparé grâce à la pression discrète exercée ainsi sur les autorités et corps constitués des Philippines et des Etats-Unis.