Eglises d'Asie – Corée du sud
Pour développer le tourisme, les autorités civiles subventionnent l’aménagement d’un haut lieu de pèlerinage catholique
Publié le 18/03/2010
Avec l’achèvement en 2002 de l’autoroute de la côte ouest, le trajet de Séoul à Dangjin, situé sur le territoire du diocèse de Taejon, n’est plus que d’une heure. L’administration régionale entend consacrer 3,7 milliards de wons (2,7 millions d’euros) à la construction d’un « Mémorial de St André Kim » à Solmoe et à la restauration de la maison natale du prêtre, décapité sur ordre des autorités en 1846. Le projet prévoit également l’agrandissement de Sinni où 620 millions de wons seront investis dans la construction d’une voie d’accès et d’un parking. Sinni est resté dans l’histoire de l’Eglise de Corée comme le poste de mission où Mgr Antoine Daveluy a trouvé refuge avant d’être martyrisé en 1866. L’évêque français y avait réuni un certain nombre de documents d’importance historique et ce lieu est considéré comme un des berceaux de l’Eglise de Corée. Par ailleurs, les autorités de Dangjin ont déjà dépensé 600 millions de wons pour rénover l’église de Haptok construite en 1890, connue comme « l’église mère » des paroisses de la province de Chungcheong. Les travaux ont été terminés l’an dernier.
Selon un responsable du district de Dangjin, les fonds débloqués pour ces sites religieux catholiques fait partie d’un plan plus vaste visant à développer de nouveaux pôles touristiques et attirer les touristes ailleurs que sur les seules plages et îles de la côte. Des circuits touristiques sont à l’étude. « Nous n’avons que peu de sites culturels dans la région, c’est pourquoi nous nous tournons vers ceux de l’Eglise catholique. Solmoe est connu comme la maison natale de Saint André Kim, a-t-il expliqué, et, en tant que lieu saint, son impact culturel est important d’un point de vue touristique. »
Pour le P. Lawrence Young In-gyu, du diocèse de Taejon, l’initiative des pouvoirs publics est bienvenue car, selon lui, « il ne faut plus considérer ces sites religieux comme réservés aux seuls catholiques. Ces lieux peuvent être l’occasion pour nous catholiques et pour les membres d’autres confessions d’échanger et d’enrichir chacun notre propre héritage culturel ». Le chancelier du diocèse de Taejon, le P. Mattias Lee Won Soon, précise que le diocèse apprécie l’aide des autorités régionales pour la sauvegarde et le développement de ces hauts lieux catholiques, d’autant plus, a-t-il ajouté, que les deux cents ans d’histoire de l’Eglise catholique coréenne représentent peu de choses par rapport aux autres grandes religions de Corée comme le bouddhisme ou le confucianisme.