Eglises d'Asie

Pour son dixième anniversaire, l’Institut de théologie Woori, animé par des laïcs, affirme sa place dans l’Eglise de Corée

Publié le 18/03/2010




Pour son dixième anniversaire, l’Institut de théologie Woori a émis le vou que l’Eglise catholique de Corée devienne une Eglise davantage « participative et égalitaire ». Animé par des laïcs, l’institut a fêté son anniversaire le 14 avril dernier dans la cathédrale de Séoul à l’occasion d’un service religieux auquel ont assisté environ 250 prêtres, religieuses, laïcs ainsi que des représentants des Eglises bouddhistes et protestantes du pays. Pour Benedict Park Young-dae, 43 ans, directeur de Woori, malgré tout ce que l’Institut a donné à l’Eglise pendant ces dix ans, survivre dans une Eglise « cléricale » a absorbé le principal de son énergie : « Parce que les prêtres ont tout monopolisé, les laïcs ont du mal à se frayer un chemin vers la théologie. »

En février dernier, l’Institut a, pour la première fois, élu un prêtre pour présider son conseil d’administration. Mais Benedict Park insiste pour dire que Woori fera tout pour maintenir l’esprit de « la primauté aux laïcs ». Le président du conseil d’administration, le P. Benedict Ho In-soo, a reconnu dans son homélie au cours de la messe anniversaire, qu’autrefois il lui était arrivé de douter de la capacité de l’Institut à survivre au milieu du cléricalisme ambiant. Sa continuité est un « miracle a-t-il dit. « Maintenant, il nous faut aller plus loin pour que notre Eglise devienne plus participative et égalitaire. »

Après l’eucharistie, une vidéo a retracé les principales étapes de l’histoire de l’Institut et ses réalisations. Parmi elles, un certain nombre d’évaluations réalisées pour des organismes d’Eglise dont neuf congrégations religieuses. A la demande des intéressés, Woori a conduit des enquêtes sur la pastorale de certaines paroisses et diocèses en les centrant surtout sur le service social, les jeunes, la responsabilité des laïcs, la place des religieuses et la catéchèse des enfants, les résultats devant aider à mettre sur pied une gestion prévisionnelle d’une pastorale à court et à long terme (1). Le documentaire vidéo récapitulait également les symposiums et les ateliers organisés par Woori sur des questions comme les droits de l’homme et la mondialisation mais toujours dans la perspective particulière d’un renouveau ecclésial accompagné d’une responsabilisation du laïcat.

Mgr Philip Kim Byung-sang, ancien vicaire général du diocèse d’Inchon, a remercié Woori en ces termes : « J’ose rappeler que ce sont les laïcs qui ont contribué à bâtir l’Eglise locale au moment des persécutions, il y a deux cents ans. Cet esprit vit toujours. Le développement de l’Institut en est l’illustration. S’il vous plaît, continuez à assumer ce rôle de prophète quant à l’avenir de l’Eglise. Montrer la direction à prendre même s’il arrivait que l’Institut se trouve en désaccord avec les autorités ecclésiastiques. »

Fondé par des laïcs, Woori continue d’être soutenu par vingt-deux communautés de base et 120 coopérants dont trente prêtres. Il emploie cinq personnes à plein temps et une vingtaine de chercheurs, des laïcs pour la plupart. En juin prochain, l’Institut, en collaboration avec le mouvement international Pax Romana, organise une conférence sur la « participation des laïcs pour une nouvelle façon d’être Eglise dans un monde en voie de globalisation ». Elle se tiendra un peu avant la huitième Assemblée plénière de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC), programmée pour le mois d’août à Séoul sur le thème : « La famille en Asie pour une culture de la vie ».