Une délégation du Saint-Siège est arrivée à Hanoi pour mener des négociations avec les autorités vietnamiennes

Cette visite des représentants de Rome au Vietnam s’inscrit dans une série de visites annuelles entamées, il y a plus de 13 ans, le 6 novembre 1990, par le cardinal Etchegaray. Depuis lors, elles se sont répétées d’une façon relativement régulière. L’actuel voyage aurait dû avoir lieu au mois d’octobre 2003. Mais, à cette époque, il avait été annulé au dernier moment à la suite d’un changement de personnel dans le ministère des Affaires étrangères. C’est Mgr Pietro Parolin qui, pour la première fois, conduit la délégation. Ce prélat, âgé de 49 ans, est entré dans le service diplomatique du Saint-Siège à l’âge de 31 ans et a occupé divers postes au Nigeria et au Mexique avant d’entrer dans la section de la secrétairerie d’Etat pour les rapports avec les Etats. Il a été nommé sous secrétaire à cette section en novembre 2002 en remplacement de Mgr Celestino Migliore qui, le 30 octobre précédent avait été nommé observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU. Il sera accompagné de Mgr Barnabé Nguyên Van Phuong, de la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples, qui, depuis le début fait partie de cette délégation.

La précédente visite conduite par Mgr Celestino Migliore s’était déroulée du 8 au 15 octobre 2002 (1). Les négociateurs romains avaient rencontré certaines difficultés, particulièrement en ce qui concerne le programme de leur voyage. Les autorités vietnamiennes ne les avaient pas autorisés à se rendre, comme ils en avaient l’intention, dans les diocèses de Thanh Hoa au Nord, de Xuân Lôc au Sud, pas plus que dans les diocèses de Kontum et de Buôn Ma Thuôt, sur les Hauts Plateaux du Centre-Vietnam où les minorités ethniques avaient manifesté l’année précédente. La délégation avait pu cependant rendre visite aux diocèses de Bui Chu au Nord-Vietnam et Da Nang, au Centre. Par ailleurs quelques refus avaient été opposés aux propositions de nomination présentées par le Saint-Siège, en particulier pour le diocèse de Hanoi, de Hung Hoa et de Xuân Lôc.

Cependant, la visite de 2002 est loin de n’avoir eu que des résultats négatifs. Quelque temps après le retour de la délégation, le 26 novembre, deux jeunes évêques étaient nommés, l’un à Hai Phong, Mgr Joseph Vu Van Thiên, âgé de 42 ans, et l’autre à Can Tho, en tant qu’évêque coadjuteur, Mgr Tri Buu Thiên, âgé de 52 ans. D’autres situations ont été débloquées dans les mois qui ont suivi. Dès le 28 avril 2003, le pape nommait l’évêque de Lang Son et Cao Bang, Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt, au poste d’administrateur apostolique de Hanoi. La cérémonie de passation des pouvoirs par le cardinal démissionnaire, le cardinal archevêque Mgr Pham Dinh Tung, eut lieu quelques jours plus tard, le 7 mai (2). Plus tard dans l’année, au mois d’août, après les onze années de vacance qui avaient suivi le décès du précédent évêque, Mgr Nguyên Phung Hiêu, le siège du diocèse de Hung Hoa, dans le nord-ouest du Vietnam, a trouvé un nouveau titulaire en la personne de Mgr Antoine Vu Huy Chuong (3). Le 16 juillet 2003, après avoir accepté la démission de Mgr Pierre Trân Thanh Chung, évêque principal de Kon Tum depuis 1995, le Saint-Siège avait nommé son successeur, le P. Michel Hoang Duc Oanh, qui assumait jusque là les fonctions de vicaire général du diocèse. Il faut aussi signaler que la nomination de Mgr Pham Minh Mân à la dignité de cardinal, même si elle a irrité certains responsables politiques vietnamiens pendant un bref laps de temps, a ensuite été accueillie officiellement avec un certain enthousiasme.

Malgré ces nombreuses nominations récentes, les postes à pourvoir sont encore relativement nombreux. Lors des négociations actuelles, il est probable qu’il sera question d’un nouvel évêque pour le diocèse de Thanh Hoa dont le titulaire Mgr Barthélémy Nguyên Son Lâm est décédé le 9 juin 2003. On peut penser aussi que l’on débattra des demandes de certains diocèses sollicitant la nomination d’un évêque coadjuteur. C’est le cas des diocèses de Thai Binh, Huê et Xuân Lôc pour lequel une proposition avait déjà été faite l’an dernier. A Nha Trang, le décès de l’évêque coadjuteur, Mgr Pierre Nguyên Van Nho, le 21 mai 2003 (4) y laisse un poste vacant. A l’ordre du jour de la rencontre des autorités vietnamienne avec les représentants du Saint-Siège, seront sans doute inscrites les questions du rétablissement des relations diplomatiques, de la division du diocèse de Xuân Lôc et celle de la création d’un nouveau séminaire sur le territoire de Xuân Lôc, questions restées sans solution depuis de nombreuses années.