Eglises d'Asie – Inde
Bihar : hindous et musulmans ont apprécié le climat de prière régnant à la cathédrale de Bettiah au cours d’une réunion charismatique de type particulier
Publié le 18/03/2010
Somendra Dey, un hindou âgé de 63 ans s’est dit impressionné par les modes musicaux utilisés au cours de la manifestation religieuse de la cathédrale de Bettiah. Il avait autrefois entendu depuis le parvis de la cathédrale le chant des assemblées charismatiques avec de multiples alléluias et des invocations au Saint Esprit. Ses oreilles avaient résisté à ce type de musique tant il paraissait bizarre. Cette fois ci, en entendant l’assistance emprunter aux hindous et aux musulmans le type de chant choral pratiqué par eux, son impression avait été totalement différente. Il avait particulièrement apprécié le recours au mode de chant religieux appelé “sankhirtan” que lui-même pratique. Ce type de chant est accompagné par des instruments de musique régionaux qui permettent au chant de se développer en crescendo pour se terminer avec les cris des chanteurs ou même parfois des transes. Le fidèle hindou a retrouvé ainsi dans la cathédrale une ambiance qui lui est familière. Il a ensuite ex-pliqué que les thèmes de prière charismatique ne décontenancent en rien les adeptes de l’hindouisme. Le vocabulaire différent exprimant la même dévotion et le même amour de Dieu n’a pour eux rien de choquant. Seuls importent la sincérité du cour et la soumission au Seigneur, a-t-il conclu.
On a entendu des propos très semblables de la bouche d’un participant musulman à la réunion charismatique, Mohmmad Noorain Kham, âgé de 30 ans. Lui a été surtout sensible aux éléments de mystique soufi incorporés dans la célébration par les organisateurs catholiques. Il a ressenti le même esprit de total abandon que lors des assemblées de prière soufi que lui-même organise, plusieurs fois par an, pour ses coreligionnaires.
James Rosario, un des quatre membres de l’équipe organisatrice, est persuadé de la nécessité de ces prières adressées à Dieu dans un cadre intercommunautaire. Selon lui, aujourd’hui les fidèles se contentent de l’accomplissement scrupuleux de rites sans autre objectif que de montrer aux autres leur esprit religieux. On connaît les retombées de cette étroitesse d’esprit : elles se manifestent sous la forme de l’intolérance et de la violence. Il est donc nécessaire de rompre avec le formalisme, affirme James Rosario, pour revenir à l’amour de Dieu : “Nous avons perdu l’amour de Dieu s’est-il désolé. L’évêque du lieu, interrogé sur ce type de prières communes, a répondu qu’il était susceptible de renforcer la solidarité interreligieuse dans la région. Le P. D’Mello s’est réjoui de constater que les animateurs de la prière n’ont pas affiché la prétention de guérir les malades incurables, mais ont simplement demandé aux participants de reconnaître leurs péchés et de se confier à Dieu pour que celui-ci purifie leurs cours.