Eglises d'Asie – Inde
Des théologiens indiens se sont émus à la lecture de la dernière instruction romaine : “Le sacrement de la rédemption”
Publié le 18/03/2010
Le contenu du nouveau document romain a été présenté par un des théologiens présents à l’assemblée de l’ITA qui s’est tenue du 25 au 29 avril à Bangalore. Il a conclu en disant que l’Eglise indienne se devait d’avoir une réaction face à l’instruction qui venait d’être publiée par la Conférence épiscopale de l’Inde et mise en application. Il a qualifié le texte de confus et a déclaré que les théologiens se devaient de faire comprendre à leurs évêques les implications des directives qui y sont contenues et de communiquer leur position au Vatican. Un autre participant de l’Assemblée s’est étonné de voir le Vatican publier de tels documents contenant des amendements ou des clauses qui mettent en cause des pratiques existantes et le processus d’adaptation essentiel pour l’Eglise de l’Inde. Certains théologiens sont intervenus pour affirmer que la nouvelle instruction portait tort à l’ocuménisme et à l’acculturation, domaines dans lesquels l’Eglise de l’Inde s’est engagée avec patience depuis des décennies. Le document romain a été aussi jugé contraire à l’esprit de Vatican II et susceptible de faire revenir l’Eglise de l’Inde 50 ans en arrière. D’autres ont proposé d’ignorer un document qui devrait très bientôt devenir obsolète.
Cependant, quelques participants de l’Assemblée ont demandé à leurs confrères de ne pas se laisser emporter par l’émotion. Ce fut en particulier le cas de l’évêque auxiliaire de Bombay, Mgr Angelo Ruffino Gracias qui a mis en garde l’Assemblée contre une réaction épidermique à l’égard du document. Il a au contraire proposé aux participants de s’engager dans une étude plus sérieuse et plus approfondie du texte avant de lui dénier toute sagesse et toute pertinence. Ce point de vue modéré a été suivi par quelques-unes de personnes présentes à l’Assemblée qui ont estimé que théologique indienne devait se donner du temps avant de répondre au document.
En fin de compte, ce point de vue a été entendu par l’assemblée qui a créé un comité de trois théologiens pour s’occuper de ce problème. Une réponse au document romain ne sera rédigée qu’après une étude soigneuse et approfondie.