Eglises d'Asie – Timor Oriental
L’évêque de Baucau demande aux jeunes de s’engager dans la vie politique pour mieux participer à la reconstruction du pays
Publié le 18/03/2010
Il s’est adressé aux 576 jeunes des 58 paroisses du pays à l’occasion de la manifestation annuelle de Nossa Senhora de Fatima (Notre Dame de Fatima), dans la région de Ermera, après l’Eucharistie qui clôturait le traditionnel ‘Rassemblement pascal’ de la Mudika, l’association qui regroupe tous les jeunes des paroisses.
Mgr do Nascimento les a encouragés à rechercher des emplois qui leur permettent de participer de façon positive à l’avenir de leur pays. “Il est possible aussi que, dans les années à venir, vous rejoigniez un parti politique qui vous permettra d’obtenir un siège au parlement. Votre influence et votre voix pourront alors apporter au pays des changements significatifs et positifs”.
L’évêque, après avoir été administrateur apostolique de Baucau et de Dili, les deux seuls diocèses du pays, a été nommé évêque de Baucau par le pape Jean-Paul II le 6 mars dernier. Le P. Alberto Ricardo da Silva, nommé le même jour évêque de Dili, vient d’être ordonné le 2 mai dernier (2).
S’adressant aux 5 000 jeunes catholiques qui avaient rejoint ‘la Mudika’, Mgr do Nascimento a précisé que le parlement était l’endroit idéal où pouvoir travailler à la renaissance du pays, car c’est là que “se font les lois et se décident les règles utiles à la nation leur a-t-il dit, ajoutant qu’un engagement politique direct pouvait permettre aux jeunes d’un pays majoritairement catholique de “témoigner du Christ”.
Résumant les cinq journées que dura l’assemblée, 14-19 avril, Mgr do Nascimento a relevé que certains jeunes avaient critiqué l’Eglise catholique locale et reproché l’immaturité des politiciens. “Cela manifeste l’intérêt qu’ils portent à leur pays et à l’Eglise s’est-il réjoui en leur recommandant cependant de rester positifs et réalistes dans la critique.
Ce rassemblement annuel des jeunes, le premier dimanche de Pâques, alterne conférences et discussions sur les problèmes religieux et sociaux. Il avait été organisé la première fois en 1992 par le diocèse de Dili qui couvrait alors l’ensemble du Timor Oriental. L’Eucharistie qui y tient une place importante, est animée chaque année par une paroisse différente.
Au cours de cette messe, Mgr do Nascimento a fait remarquer que beaucoup de jeunes catholiques se rassemblaient chaque année, promettaient d’être les témoins du Christ et déclaraient être l’avenir du Timor Oriental. Pourtant, parmi eux, “les guerres et les meurtres entre gangs” continuent. “Où est donc le renouveau dans votre vie ? leur a-t-il lancé.
Le président du Timor Oriental, José Alexandre Xanana Gusmao, qui était présent, a également fait allusion à la violence quant il leur a déclaré de son côté : “Dans une nation, catholique à 97 %, la violence et les violations des droits de l’homme ne devraient pas exister. Or, dans la réalité, les catholiques s’entretuent” (3Le président leur a demandé aussi d’être patients et de tout mettre en ouvre pour contribuer au développement national : “Nous venons d’acquérir notre indépendance. Après une destruction totale, il nous faut repartir à zéro (4»