Eglises d'Asie

Malgré une situation politique difficile, les baptêmes d’adultes ont été nombreux dans les paroisses de la région sud-est

Publié le 18/03/2010




Cette année encore, dans le sud-est du Népal (1), ils ont été 126 catéchumènes adultes à être baptisés tant dans l’Eglise catholique que dans l’Eglise pentecôtiste. Dans cette région, en effet, les troubles politiques et la rébellion armée sont moins présents que dans l’ensemble du pays mais la discrétion durant les célébrations pascales n’en a pas moins été de rigueur.

Deux des trois paroisses catholiques de la région ont eu la joie d’accueillir ensemble 36 nouveaux baptisés alors que la douzaine d’Eglises pentecôtistes en ont accueilli près de 90.

Bagan Hembrom, un ouvrier agricole de 29 ans, faisait partie des 25 nouveaux baptisés de la paroisse de l’Immaculée Conception, le Samedi Saint, à Damak. Ce baptême était pour lui le sommet de trois ans de préparation. Trois ans pendant lesquels il n’a jamais manqué la messe du samedi, messe anticipée du dimanche au Népal où le samedi est le seul jour férié de la semaine. Ses trois ans de préparation ont été jalonnés de plusieurs retraites spirituelles « pour mieux approfondir sa foi avant le baptême ». Bagan appartient à l’ethnie santal et pendant 10 ans, a-t-il confié, il a pu observer de près le comportement des 30 familles catholiques de son village. De ses observations, il en a conclu que les familles catholiques étaient différentes des autres alors que leurs conditions de vie économiques et sociales étaient les mêmes pour tous. Elles se querellent rarement, savent régler leurs disputes et reconnaître s’être trompées, prient et sont plus indulgentes les unes envers les autres. C’est cette atmosphère de sérénité qui l’a conduit « à devenir disciple de Jésus a-t-il expliqué tout en disant combien il avait été heureux d’apprendre de la bouche de son catéchiste qu’il était appelé à recevoir le baptême.

James Toppo, un des catéchistes de l’Immaculée Conception, a souligné à son sujet que l’Eglise, pendant les trois ans de catéchuménat était très attentive à la l’évolution spirituelle des futurs baptisés car seule une foi solide en Jésus Christ permet d’être appelé au baptême. Cette année, 18 adultes furent baptisés en même temps que leurs sept enfants. « Plus de 50 adultes se préparent. Beaucoup auraient voulu être baptisés cette année mais nous n’avons pas cédé aux pressions. Nous n’appelons que ceux qui nous paraissent vraiment prêts ».

On est aussi très strict à la paroisse St Jean Bosco de Dharan, où le P. Benjamin Pampackel parle « de bousculade parmi les tribus locales pour devenir catholiques », parce que beaucoup s’imaginent en retirer des bénéfices, surtout matériels. Le 10 avril, onze personnes ont été baptisées. Les paroisses de Damak, Dharan et Deoniya avec près de 2 000 catholiques, représentent la troisième plus forte population catholique du Népal.

La paroisse de Damak possède un collège d’expression anglaise et un service social pour l’éducation des enfants des tribus aborigènes où s’activent des groupes d’entraide efficaces. A Dharan, une école primaire et des cours de rattrapage scolaire sont réservés aux enfants des familles défavorisées avec possibilités d’hébergement pour les garçons abandonnés ou sans parents. Les mêmes équipements existent pour les filles dont s’occupe Sour Loretto.

Du côté pentecôtiste, Mukti Kirat Thulung, le secrétaire de la Société des chrétiens de Damak à laquelle sont affiliées neuf Eglises pentecôtistes se réjouit, quant à lui, de savoir que, le Vendredi Saint, 90 catéchumènes avaient été baptisés, ajoutant que son église de Jyoti, avec 1 200 paroissiens, en avait baptisé 33. Quant à Kishore Sunwar, pasteur de l’Eglise de l’Espérance, il a tenu à préciser que les Eglises pentecôtistes ne baptisaient pas les enfants. « Les croyants doivent avoir 18 ans. Quand il s’agit des enfants de nos fidèles nous sommes un peu plus indulgents. Ce qui ne signifie pas que nous baptisons les bébés. En aucun cas nous ne descendons au dessous de 16 ans ». Le principe, a-t-il expliqué, est que seulement les adultes ont la maturité et la capacité de discerner la présence de Jésus dans leur vie, ce qui est nécessaire pour légitimer un baptême, ajoutant cependant, « qu’il ne voyait pas d’objection à ce que les autres Eglises baptisent même les bébés ».

Thulung a également expliqué comment « un catéchumène s’immerge lui-même complètement dans l’eau d’une rivière ou d’une piscine pendant la cérémonie de baptême et pourquoi « on évite de baptiser au moment de Noël à cause du froid » (2