Eglises d'Asie

A deux mois des élections présidentielles, les évêques catholiques appellent de leurs voux l’élection d’un président capable de renouveler le contrat social indonésien

Publié le 18/03/2010




Le 7 mai dernier, la Conférence des évêques catholiques d’Indonésie a publié une Lettre pastorale en vue des élections présidentielles du 5 juillet prochain. Reprenant nombre les thèmes abordés dans leur précédente lettre (1), publiée le 20 janvier dernier à propos des élections législatives du 5 avril (2), ils demandent aux catholiques de voter pour un candidat capable de renouveler le contrat social indonésien. Ce candidat devra assurer le respect de la justice, réduire la pauvreté et le chômage et améliorer le système éducatif.

Signée par le cardinal-archevêque de Djakarta et l’archevêque de Semarang, respectivement président et vice-président de la Conférence épiscopale, la lettre a été envoyée à tous les diocèses. Les évêques y écrivent que la vie du pays ne sera pas instantanément changée du fait que l’élection présidentielle se déroule pour la première fois au suffrage universel direct. Ce n’est que la participation active des citoyens à l’élection qui permettra une amélioration. A ce titre, ils soulignent que les catholiques ont pris la lettre pastorale du 20 janvier dernier au sérieux, notamment son appel à travailler avec tous les secteurs de la société, y compris les médias, de façon à diffuser au maximum les valeurs de respect de l’autre et de l’environnement.

A l’adresse des candidats à la présidentielle, les évêques disent espérer que la définition d’un programme “au service des intérêts des Indonésiens” occupe leur esprit plutôt que les calculs pour la composition du ticket présidentiel (président et vice-président). Les programmes électoraux sont une chose sérieuse, expliquent-ils, “notre vote ne devant pas être fondé sur des critères personnels mais sur le choix d’un programme”.

Sur le choix d’un candidat, les évêques appellent leurs fidèles à voter pour un dirigeant “qui soit sérieux dans la lutte pour la protection de l’environnement et qui ait le courage d’éradiquer la corruption et de punir les corrompus”. Ils ajoutent deux critères importants de choix : “Nous avons aussi besoin d’un dirigeant qui puisse libérer les gens de la culture de violence perpétrée par l’Etat, une culture qui se traduit par le fait de monter des groupes aux histoires différentes les uns contre les autres, par la stigmatisation de certains membres de la société, leur marginalisation et leur victimisation.” Pour que chacun soit traité justement, “nous avons besoin d’un dirigeant qui ait le courage de défendre la justice sans oublier la justice et le droit”.