Eglises d'Asie

Quatre chrétiens h’mongs ont été condamnés à la prison pour avoir troublé l’ordre public en organisant des assemblées de prières

Publié le 18/03/2010




Le 6 avril dernier, une liste de dix chrétiens h’mongs, emprisonnés pour leur croyance dans les provinces de Lai Châu et de Ha Giang, au nord-ouest du Vietnam, avait été diffusée par le Centre pour la liberté religieuse, organe de l’organisation de défense des droits de l’homme Freedom House dont le siège est à Washington, aux Etats-Unis (1). La même organisation a fait connaître, le 18 mai dernier, que quatre d’entre eux ont été condamnés à des peines allant de 26 à 36 mois de prison pour « trouble à l’ordre public en réalité pour avoir organisé des assemblées de prière. Les quatre condamnés sont Ly Chin Sang, âgé de 60 ans, converti au christianisme en 1991, condamné à 36 mois de prison, Ly Sin Quang, âgé de 28 ans, fils du précédent, père de quatre enfants, condamné à 28 mois, Vang Chinh Sang, âgé de 56 ans, converti en 1999, condamné à 36 mois, et Vang My Ly, âgé de 24 ans, chrétien depuis 1991, condamné à 26 mois de prison. Tous les quatre habitent le village de Giap Trung dans la commune de Thang Tin, province de Ha Giang. Ils ont été arrêtés en novembre et décembre 2003.

La nouvelle de ces condamnations a été confirmée à France-Presse, le 20 mai suivant, par des membres du personnel du tribunal local qui ont précisé que le procès avait eu lieu au tribunal du district de Hoang Su Phi, province de Ha Giang, le 24 février dernier. L’acte d’accusation, publié le 2 janvier, parle de troubles à l’ordre public mais précise que les accusés avaient organisé des assemblées de prière qui ont réuni de 50 à 60 personnes six dimanches consécutifs en octobre et novembre 2003. Ce faisant, dit l’acte d’accusation, ils avaient gravement violé la loi du pays et fait acte d’opposition à la politique du Parti et du gouvernement.

Selon l’organisation de défense des droits de l’homme américaine, la province de Ha Giang est devenu le théâtre d’une campagne anti-chrétienne très rigoureuse. Cependant, les autorités vietnamiennes, par peur des réactions internationales, ne mentionne pas le christianisme lorsqu’ils accusent des croyants, mais usent du terme religion illégale. Dans les régions frontalières de Lai Châu et de Ha Giang, habitées par des minorités ethniques, seuls ont le droit d’être chrétiens les membres des familles qui l’étaient déjà avant 1954, une information qui a été confirmée par d’autres sources.