Eglises d'Asie

Des fauteurs de troubles prennent pour cibles quatre temples protestants et une église catholique

Publié le 18/03/2010




Le dimanche 6 juin dernier, dans les environs de Djakarta, une foule s’en est prise à quatre temples protestants, provoquant des dégâts matériels et blessant légèrement le pasteur d’un des temples qui était intervenu pour protéger son lieu de culte. Trois jours plus tard, le 9 juin, dans la ville de Yogyakarta, c’était au tour d’une église catholique d’être la cible d’actes de malveillance : un cocktail Molotov a été lancé contre le bâtiment, causant un début d’incendie.

A Djakarta, l’attaque contre les temples protestants a débuté lorsqu’une foule de quelques dizaines de personnes a pris d’assaut le temple Ellem, situé dans la localité de Ciputat, près de Tangerang, dans la banlieue de la capitale indonésienne. Après avoir brisé les bancs et le mobilier du temple et battu le pasteur Jonathan qui tentait de s’interposer, la foule est partie à un kilomètre de là, au centre commercial de Mutiara, où ils ont interrompu le service religieux organisé par Bukit Sion, une dénomination protestante locale. Un protestant qui voulait repousser les assaillants a lui aussi été battu et a dû être hospitalisé pour des blessures superficielles. Deux autres lieux de culte protestants situés dans le même centre commercial ont ensuite été partiellement saccagés par la foule. La police locale a annoncé le lendemain que quatre hommes, “suspectés d’avoir joué un rôle majeur dans ces actes de vandalisme avaient été arrêtés.

Selon les médias indonésiens, les attaques contre l’église catholique de Yogyakarta et le temple Ellem mises à part, les lieux de culte visés par les émeutiers ont été mis à sac car ils font partie de ces établissements qui n’ont pas reçu des autorités locales un permis de fonctionner en tant que lieu de culte. Des actions similaires dirigées contre des “églises sauvages ainsi que certains militants musulmans les désignent, se sont produites par le passé. Des organisations musulmanes reprochent à certains milieux chrétiens une approche qu’ils jugent trop agressive de l’évangélisation ; ils voient en particulier d’un mauvais oil l’ouverture de lieux de culte chrétiens dans des quartiers à majorité musulmane. De leur côté, les chrétiens se plaignent de la difficulté pour eux d’obtenir la permission de bâtir de nouvelles églises ; ils disent que, faute d’obtenir des permis, ils en sont réduits à utiliser des locaux prévus pour un usage commercial comme lieux de culte.

Selon des sources catholiques indonésiennes, les attaques de ces derniers jours ne doivent pas laisser penser que le pays est à la veille d’une explosion de violences interreligieuses. “Il s’agit d’une violence artificielle. On assiste à un scénario habituel à la veille d’échéances politiques importantes – le premier tour des élections présidentielles est prévu pour le 5 juillet prochain – en tentant de mêler la religion à la politique, quitte à recourir à la violence indiquent ces sources.