Eglises d'Asie

Le P. Joseph Nguyên Chi Linh, prêtre du diocèse de Nha Trang, est nommé évêque de Thanh Hoa, région dont il est originaire

Publié le 18/03/2010




Le 12 juin dernier, le Bureau de presse du Saint-Siège a rendu publique la nomination épiscopale du P. Joseph Nguyên Chi Linh pour le diocèse de Thanh Hoa. Cette nomination marquera le retour d’un enfant du pays sur les lieux de sa naissance. Le P. Linh est né en effet, en 1949, dans le diocèse où il vient d’être nommé, dans un village appelé Ba Lang. Très rapidement après sa naissance, comme toute une génération de chrétiens du Nord, avec une grande partie de la population de son village, la famille du futur évêque s’exilera dans le Sud, plus précisément dans le diocèse de Nha Trang où les habitants de Ba Lang fonderont deux villages portant ce nom, soulignant leur intention de conserver les anciennes traditions de cette vielle agglomération chrétienne qui, au début de l’évangélisation du Vietnam, a accueilli Alexandre de Rhodes et est resté ensuite le centre chrétien du diocèse de Thanh Hoa.

C’est dans le diocèse côtier de Nha Trang que se continua sa formation humaine, chrétienne et sacerdotale, puisque, dès l’âge de 12 ans, il fut confié au petit séminaire du diocèse construit sur une plage de sable plantée de cocotiers et appelé pour cela “Etoile de la mer”. Après un premier cycle d’études secondaires, il est envoyé à Huê pour deux années d’études au Collège de la Providence. C’est là qu’il vivra, en 1968, un événement qui a marqué toute une génération, l’attaque générale du premier jour de l’année Mâu Thân, l’année du singe, lancée par les troupes communistes sur tout le territoire du Sud-Vietnam.

En 1968, il lui restera à terminer deux années d’études secondaires. C’est dans une dépendance du séminaire de Nha Trang, située à Dalat, à 1 500 m. d’altitude, qu’il les achèvera. Viendront ensuite de 1970 à 1977, sept années d’études supérieures au Séminaire pontifical de Dalat. 1977 est la date de la fermeture de cette institution, mise en place quelques années plus tôt par les jésuites et qui, depuis 1977, n’a pas rouvert ses portes. Vient alors une période difficile de quatorze années ainsi décrite par le bref curriculum vitae publié par le Bureau de presse du Vatican le jour de la nomination épiscopale : “A cause des événements politiques de son pays, il fut obligé de revenir dans sa famille et travailler très durement pendant quatorze ans tout en accomplissant un service pastoral dans la paroisse de Song My, près de Phan Rang, dans le Ninh Thuân.”

Le 20 décembre 1992, sa formation sacerdotale étant achevée depuis longtemps, il reçoit enfin l’ordination sacerdotale et accomplit son premier ministère sacerdotal dans la paroisse de Phuoc Thiên. En 1995, il sera envoyé en France où il va reprendre ses études supérieures à l’Institut catholique de Paris. Elles s’achèveront en 2003, année où il a soutenu une thèse sur la pensée de Blondel qui lui vaudra un diplôme de docteur en philosophie. Revenu dans son diocèse à la fin de l’année 2003, il s’était vu confier un enseignement de philosophie au grand séminaire interdiocésain de Nha Trang.

A Thanh Hoa, Mgr Joseph Nguyên Chi Linh prend la suite de Mgr Barthélémy Nguyên Son Lâm, son aîné de vingt ans, décédé le 9 juin 2003 (1), d’une longue et épuisante maladie.. Celui-ci, comme son successeur, était originaire de Thanh Hoa. En 1954, âgé de 25 ans, il avait également rejoint le Sud-Vietnam. Evêque de Dalat depuis 1975, Mgr Lâm, après s’être choisi un successeur, avait proposé lui-même sa candidature pour le diocèse de Thanh Hoa. Le Saint-Siège l’avait nommé titulaire de ce poste le 23 mars 1994. C’était la première fois qu’un déplacement de personnel du Sud au Nord s’accomplissait à ce niveau.

Le diocèse de Thanh Hoa correspond à la province administrative du même nom. Il s’étend du nord au sud, le long de la route nationale A1, sur une distance de 100 km. De l’est à l’ouest, de Sâm Son à Muong Xia, son étendue est de 200 km. La population totale de la province dépasse les trois millions et demi d’habitants. Selon les plus récentes statistiques, les catholiques atteignent le nombre de 125 697, répartis en 46 paroisses. Les 44 prêtres et 148 religieuses du diocèse forment un encadrement relativement peu nombreux, mais aujourd’hui en constante progression. En effet, en 2003, les séminaristes en formation étaient au nombre de 31. Quatorze attendaient d’être ordonnés.