Eglises d'Asie

L’Eglise catholique souhaite la révision de la loi encadrant les recherches sur l’embryon humain

Publié le 18/03/2010




Au mois de décembre dernier (1), le parlement coréen a voté une « Loi sur la sécurité et la bioéthique » qui interdit le clonage d’embryon humain à des fins de reproduction et autorise la recherche sur les embryons humains à des fins de recherche médicale. L’interdiction du clonage à fin de reproduction prenait effet immédiatement – ce qui n’a pas empêché une équipe médicale coréenne d’affirmer, en février dernier (2), avoir réussi à produire par clonage un embryon humain dans le but de développer une culture de cellules souches embryonnaires – et les autres aspects liés à la recherche médicale doivent prendre effet en janvier 2005. Pour l’Eglise catholique, il est nécessaire avant cette date de réviser la loi car « c’est une vision mercantile de la vie humaine et une logique économique » qui en sont à la base.

Le 29 mai dernier, à l’occasion de la « Journée de la vie » que la Conférence épiscopale coréenne organise le dernier dimanche du mois de mai depuis 1995, le mouvement « Un seul cour, un seul corps » de l’archidiocèse de Séoul a organisé un colloque intitulé : « Le clonage de l’embryon humain doit-il être autorisé ? » Devant une audience de prêtres et de spécialistes des questions médicales et bioéthiques, le P. Joseph Son Sung-ho, secrétaire du Comité de bioéthique de la Conférence épiscopale, a insisté sur la nécessité de la révision de la loi adoptée en décembre dernier. Professeur de médecine à l’Université catholique de Daegu, il a demandé à ce que cette révision soit menée selon un principe général interdisant toute commercialisation ou utilisation de la vie humaine à des fins mercantiles. Il a notamment souligné que la loi, telle qu’elle a été adoptée, renferme une contradiction puisqu’elle cherche à garantir la dignité de la personne humaine et la valeur de la vie humaine tout en promouvant l’essor des biotechnologies. Ainsi, la loi interdit-elle le clonage reproductif mais permet l’utilisation des embryons dits surnuméraires pour des recherches médicales.

Conscients que la perspective de voir révisée la loi de décembre dernier est faible, les responsables du mouvement « Un seul cour, un seul corps » ont annoncé qu’ils prévoyaient de s’adresser directement aux députés. Le mouvement va prochainement proposer aux parlementaires des sessions de formation aux questions de bioéthique. L’objectif est de toucher les députés qui siègent pour la première fois à l’Assemblée nationale. Selon un responsable du mouvement, ces députés, qui forment les deux tiers de la Chambre, sont supposés être plus « libéraux » que leurs pairs plus expérimentés. Parmi les députés élus lors des élections législatives du 15 avril dernier, les 70 catholiques et les deux catéchumènes représentent un ensemble que les responsables du mouvement « Un seul cour, un seul corps » s’efforceront en priorité de sensibiliser (3).