Eglises d'Asie

Un ancien chef de gang et un médecin atteint d’un cancer en phase terminale témoignent de leur foi devant des détenus

Publié le 18/03/2010




L’ancien chef d’un syndicat du crime et un médecin atteint d’un cancer en phase terminale ont pris la parole devant une assemblée de prisonniers dans le cadre d’un programme de réinsertion et d’évangélisation. Ils leur ont parlé de Dieu et du sens de la vie.

Il y a dix-huit ans, Chang Min-hsiung a rejoint le “syndicat du bambou un des deux plus illustres gangs de criminels de Taiwan. Au final, il en était arrivé à diriger deux cents malfaiteurs, sa fortune était évaluée à 100 millions de dollars de Taiwan (80 millions d’euros). Devant quatre cents femmes détenues, il a déclaré : “Je n’étais pas heureux malgré tout mon argent et la place importante que j’occupais. Je me sentais vide à l’intérieur de moi.”

Cette conférence a eu lieu le 21 mai dans la prison de Taoyuan sur le thème : “Sacrifice total, amour véritable et joie pour toujours”. L’Association catholique chinoise des aumôniers de prison et les responsables du pénitencier en étaient les organisateurs. Chang, qui enseigne désormais dans une école d’infirmières, a expliqué à son auditoire qu’il était né dans une famille riche et qu’il avait refusé d’accepter la faillite familiale et la vie pauvre qui s’ensuivit. Il avait donc tenté de gagner de l’argent dans l’illégalité, s’imaginant que l’argent, “c’était tout”. Il a raconté qu’il avait réalisé que quelque chose n’allait pas le jour où il s’était retrouvé en prison pour la première fois mais qu’il n’avait pas eu la force de changer. “A l’époque, je croyais au bouddhisme tibétain mais sans avoir le courage de ma foi.” Par chance, il rencontra alors un visiteur de prison catholique qui lui donna une Bible. Chang a expliqué qu’il a commencé à changer en lisant le verset : “A quoi sert à un homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ?”

Chang espère que son témoignage aidera des détenus à comprendre, comme lui, “que tout être humain peut changer”. Mais changer ne peut venir que d’un cour qui cherche Dieu et non de l’argent ou du pouvoir, dit-il, expliquant qu’après avoir cru en Dieu pendant deux ans et demi, il avait fini par abandonner la drogue et que dorénavant, en toutes choses, il s’en remettait à Jésus-Christ.

Au cours de cette rencontre, le docteur Wang Man-tan a lui aussi donné son témoignage. Les métastases de son cancer ont atteint la tête, les poumons, les reins et les voies respiratoires, selon un diagnostic de septembre dernier. Le docteur Wang estime ne plus avoir que sept mois à vivre. “Certains patients cancéreux sont remplis de haine mais, personnellement, je sais gré à mon cancer de m’avoir fait réaliser la vérité de Dieu a-t-il expliqué, affirmant : “Malgré la souffrance, la force divine m’aide à survivre”, ajoutant que “si la médecine a des effets secondaires déplaisants, la force de Dieu, elle, n’en a que des bons”. Ce catholique converti se décrit comme perdu pour la vie et ajoute que son cancer lui a apporté Dieu. “Ce n’est pas quelque chose que l’on peut perdre. Le plus important est d’admettre ce qui ne va pas et de changer.”

Paul Liu Ching-hsiung, organisateur de ces manifestations, précise que de telles rencontres sont montées dans différentes prisons. Quelque soixante prêtres, religieuses et laïcs, en plus de quatre cents prisonnières participaient à la rencontre de Taoyuan où ont alterné chants et conférences. Une gardienne de prison, Liu Mei-hsien, a confié espérer que l’événement fera redécouvrir aux détenues l’espoir, la vérité et la bonté de Dieu.