Eglises d'Asie

A quelques jours de l’élection présidentielle, deux évêques réaffirment la neutralité de l’Eglise catholique dans le processus électoral

Publié le 18/03/2010




A quelques jours de l’élection présidentielle, dont le premier tour est prévu le 5 juillet, deux évêques, l’un à Célèbes, l’autre au Timor occidental, ont pris la parole pour dire que l’Eglise catholique ne donnait aucune consigne de vote en faveur de l’un ou l’autre des cinq candidats en présence, que ce soit pour les candidats à la présidence ou à la vice-présidence.

Le 18 juin dernier, Mgr John Liku Ada, archevêque de Macassar, dans la province de Célèbes-Sud, a publié une Lettre pastorale qui a été lue en chaire dans toutes les églises de son diocèse. Citant le canon 287 du Code de droit canonique, qui spécifie que les membres du clergé n’ont pas à jouer de rôle actif dans le jeu des partis politiques, Mgr Liku Ada a simplement précisé que “les institutions d’Eglise sont appelées à unir toutes les personnes pour promouvoir l’unité et l’intégrité”. Selon une source interne à l’archidiocèse, l’archevêque de Macassar a publié cette Lettre en réponse à des rumeurs selon lesquelles des prêtres catholiques étaient actifs en politique. Ces rumeurs seraient nées d’une mauvaise interprétation de la Lettre pastorale publiée le 7 mai dernier par l’ensemble des évêques indonésiens (1). Certaines personnes se seraient interrogées sur les raisons motivant l’Eglise à prendre position dans la campagne électorale. Dans sa Lettre, Mgr Liku Ada a rappelé que l’Eglise ne demande pas de voter pour tel ou tel candidat mais invite chaque catholique, “en tant que citoyen indonésien à “contribuer à un développement digne de la nation en remplissant son devoir électoral le 5 juillet et en forgeant sa décision selon sa conscience”.

Au Timor occidental, Mgr Petrus Turang, archevêque de Kupang, avait quelques jours auparavant déclaré devant des journalistes que, selon lui, les responsables religieux se devaient de rester neutres lors de ces élections et qu’ils avaient le devoir de contribuer au développement de la conscience politique des gens. Tout en précisant que tous les Indonésiens devaient avoir une chance de connaître les programmes des candidats en lice, il a demandé à ce que les églises ou les autres lieux de culte ne soient “jamais” utilisés comme lieux de meeting électoral. Dans cette province à majorité chrétienne, l’Eglise évangélique locale a demandé à tous ses pasteurs d’interdire aux candidats d’utiliser ses temples pour faire campagne et exigé de ceux de ses pasteurs qui font campagne pour tel ou tel candidat de quitter le ministère public pour un certain temps.