Eglises d'Asie – Singapour
En visite au Pakistan, le Premier ministre invite les musulmans de Singapour à suivre des études qui ne soient pas uniquement religieuses
Publié le 18/03/2010
Le 22 juin dernier, lors d’une visite à l’Université islamique internationale, à Islamabad, le Premier ministre était accompagné du ministre de l’Intérieur de Singapour, Wong Kan Seng. Il a déclaré qu’il était là pour un tour d’horizon afin de trouver “de bonnes écoles” qu’il pourrait recommander à la communauté musulmane de Singapour (1). Fondée en 1980, l’Université islamique internationale est relativement récente sur le marché des études islamiques supérieures. Financée par l’Organisation de la Conférence islamique, elle propose des formations combinant enseignement coranique et disciplines profanes, telles que les sciences et l’économie. Au président et au recteur de l’université, Goh Chok Tong a posé des questions sur le type d’emplois que les étudiants trouvaient à la fin de leurs études ; il a voulu savoir si les étudiants inscrits en études coraniques devaient obligatoirement ou non suivre des cours de matières profanes, d’où venait le corps enseignant et les raisons pour lesquelles l’établissement séparait étudiants et étudiantes. Les responsables de l’université ont répondu que tous les étudiants avaient l’obligation de suivre des cours en sciences et que les diplômés, pour la plupart de nationalité pakistanaise, avaient embrassé des carrières très variées, aussi bien dans la fonction publique que dans le secteur privé.
A un moment de l’échange, le Premier ministre a dressé un parallèle entre l’université visitée et la célèbre université Al-Ahzar, du Caire, visitée par lui en février dernier et où une centaine de musulmans singapouriens étudient actuellement. A propos de l’université cairote, Goh Chok Tong a dit : “Je ne pense pas que la composante profane de l’enseignement, nécessaire à la vie dans le monde moderne, y est suffisamment développée ajoutant que “oui, ils (les étudiants) en reviennent avec une bonne connaissance de l’arabe et de l’islam mais, sauf s’ils peuvent adapter les principes de l’islam au monde moderne – et dans le cas de Singapour, société multiraciale et plurireligieuse, très ouverte, très mondialisée, nous avons besoin du monde entier pour vivre -, ils ne seront pas à même de réussir aussi bien dans la société de Singapour que les autres Singapouriens”.
Selon le Premier ministre, Al-Ahzar bénéficie de deux avantages, par rapport à des instituts comme celui visité au Pakistan. Premièrement, l’université cairote est considérée par un grand nombre de musulmans comme le “Harvard” de l’enseignement islamique. Deuxièmement, les études y sont gratuites du fait du généreux soutien apporté par l’Arabie Saoudite. “Mais cela ne veut pas dire que tous les étudiants doivent y aller. L’important est ce qu’ils y apprennent a-t-il déclaré. En février dernier, au Caire, Goh Chok Tong avait invité les étudiants singapouriens d’Al-Ahzar à se former dans des disciplines qui leur permettent de trouver un emploi une fois revenu à Singapour.