Eglises d'Asie

L’Eglise catholique de Corée du Sud participe de près aux initiatives permettant de favoriser la réconciliation entre les deux Corée

Publié le 18/03/2010




Du 14 au 17 juin dernier, la ville portuaire d’Inchon, en Corée du Sud, a accueilli un ensemble de manifestations destinées à commémorer le sommet historique de Pyongyang au cours duquel, le 15 juin 2000, le président sud-coréen Kim Dae-jung et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il s’étaient rencontrés. Les deux premières années après ce sommet, les deux pays avaient organisé une cérémonie commémorative sur le Mont Kumgang, haut lieu touristique situé en Corée du Nord ouvert aux Sud-Coréens depuis quelques années. La troisième année, la cérémonie commémorative a eu lieu séparément, chaque pays organisant des festivités de son côté. Cette année, l’initiative de la commémoration est venue de la société civile sud-coréenne. Durant ces quatre jours, à l’invitation du groupe “Solidarité pour la réunification des responsables de sept religions et de la municipalité d’Inchon, environ 100 délégués venus de Corée du Nord, 120 de Corée du Sud et une cinquantaine venus des communautés coréennes émigrées à l’étranger ont pris part à des activités telles que des activités sportives, des jeux, diverses compétitions et un défilé. Les célébrations se sont déroulées devant 20 000 spectateurs sud-coréens, dans un stade d’Inchon.

L’Eglise catholique de Corée du Sud a tenu une place de premier plan dans l’organisation de ces journées. Mgr Boniface Choi Ki-san, président du comité organisateur, a donné le coup d’envoi des festivités par une allocution prononcée devant un stade comble. Le Nord et le Sud sont appelés à une plus grande coopération à l’image de cet anniversaire qui se veut un tournant dans les relations entre les deux Corée, a-t-il déclaré. Il s’est félicité des efforts faits des deux côtés depuis quatre ans en vue de la réunification et a demandé d’intensifier la coopération entre les citoyens eux-mêmes. “Deux générations ont vu le jour depuis la division du pays. La génération qui a connu l’époque de la partition s’éteint peu à peu dans la tristesse de la séparation, a-t-il dit. Alors, ne retardons pas davantage l’heure de la réunification.”

Le P. Severino Oh Yong-ho, président du Comité pour la Réconciliation du peuple coréen du diocèse d’Inchon, a précisé qu’aucune rencontre au plan religieux n’avait été prévue entre les délégations mais les personnalités religieuses présentes dans les délégations avaient cependant pu se rencontrer et dialoguer. La Corée du Nord avait en effet, a-t-il souligné, envoyé deux représentants pour chacune des religions suivantes : bouddhisme, catholicisme, protestantisme et Chondogyo, une religion d’origine coréenne. Toujours selon le P. Oh, Mgr Choi a fait part aux deux délégués catholiques nord-coréens de son souhait d’être un jour invité en Corée du Nord par l’Eglise catholique de Corée du Nord.

Pour Francis Han Sang-wook, coordinateur des célébrations, l’objectif de l’événement était d’en faire “une véritable fête populaire.” Responsable d’une organisation militant pour la réunification, Francis Han a salué l’engagement des catholiques d’Inchon et leur contribution à la réussite de la fête (1). Il a souligné que l’Eglise catholique avait marqué l’événement, le 13 juin, par une messe célébrée en faveur de la réconciliation dans un théâtre proche du stade.