Une université jésuite célèbre les cinquante ans de sacerdoce de cinq de ses anciens étudiants et rappelle, à cette occasion, l’importance des vocations pour l’avenir de l’Eglise

Deux des jubilaires, Mgr Federico Escaler et le P. Eduardo Hontiveros, ont été l’un et l’autre diplômés du lycée de l’Ateneo de Manille en 1939. Mgr Escaler, 81 ans, alors évêque d’Ipil, kidnappé par les rebelles en 1985, avait réussi à leur échapper après plusieurs semaines de détention. Le P. Hontiveros quant à lui, surnommé « Le Père de la musique liturgique philippine a composé plus de 400 chants religieux, tant pour la liturgie dominicale que pour les grands rassemblements d’Eglise.

Un autre jubilaire, le P. Catalino Arevalo, 79 ans, a été le premier théologien philippin à être appelé à siéger à la Commission théologique internationale, au Vatican. Il y resta pendant douze ans tout en travaillant comme expert auprès de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie de 1970 à 1995. Délégué auprès du supérieur général des jésuites à Rome il y dirigea également la commission pour l’inculturation. Quant au P. Jesus Diaz, secrétaire régional à Rome pendant plusieurs années, il fut économe pour la province des Philippines et supérieur de séminaire. Enfin, le P. Roque Ferriols, premier professeur de philosophie à donner des cours à l’université en philippin, enseignait encore à près de 80 ans.

Cette messe jubilaire sur le campus de l’Ateneo a été l’occasion pour certains de souligner combien était faible le nombre des vocations sacerdotales parmi les étudiants des écoles catholiques de Manille. Ces cinq dernières années, 51 jeunes ont rejoint la Société de Jésus aux Philippines, 25 d’entre eux étaient issus des écoles tenues par les jésuites, a expliqué Xavier Olin, un des responsables des vocations de la Compagnie. Cette année, ils n’étaient que deux, un issu de l’Ateneo de Manille et l’autre de l’Ateneo de Davao. La rareté des vocations sacerdotales issues des écoles catholiques n’est pas l’apanage des écoles dirigées par les jésuites. Les clarétiens comme les bénédictins la constatent dans leurs propres établissements. La formation donnée dans les institutions catholiques est orientée “surtout vers le monde de l’entreprise a remarqué le P. Rafaël Alaras, un bénédictin, “et la formation religieuse y est plutôt faible”. “Quand j’étais étudiant à l’Ateneo de Naga, les Pères jésuites visitaient beaucoup les familles, à l’occasion des funérailles ou tout simplement pour parler avec nous se souvient le P. Olin, et ces visites étaient l’occasion de réaliser que la prêtrise était une option viable.