Eglises d'Asie

Un moine bouddhiste réfugié en Suède confirme publiquement avoir été enlevé à Phnom Penh par la police vietnamienne

Publié le 18/03/2010




Après sa fuite au Cambodge où il avait été reconnu comme réfugié par le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU, le 28 juin 2002, son enlèvement par la police vietnamienne, le 25 juillet suivant, son retour forcé au Vietnam, 20 mois d’internement, son procès à Saigon le 12 mars 2004 suivi de sa condamnation à une peine de prison équivalente à l’internement déjà effectué, l’ancien religieux bouddhiste Thich Tri Luc, à l’état-civil Pham Van Tuong, aujourd’hui âgé de 50 ans, a finalement réussi, grâce aux Nations Unies, à s’établir en Suède où le statut de réfugié lui est reconnu (1). De sa nouvelle résidence, l’ancien religieux a voulu faire le point sur la période de son récent internement au Vietnam dans un exposé adressé au Bureau international d’information bouddhiste (2).

En premier lieu, l’auteur de l’exposé rappelle les nombreuses épreuves de son existence aventureuse et confirme son enlèvement par la police vietnamienne à Phnom Penh, alors qu’il avait depuis un mois reçu le statut de réfugié politique. Il ajoute que lors de son dernier internement, à de nombreuses reprises, des cadres policiers sont venus s’entretenir avec lui, le priant de ne pas parler de son enlèvement par la police à Phnom Penh. Dans le cas où il se tairait, il serait libéré le jour même du jugement même si son acte d’accusation prévoyait une peine de prison allant de trois à douze ans d’internement, une proposition dont il n’a pas tenu compte.

Avant son départ à l’étranger, la police lui a demandé de signer un texte où il s’engageait à ne pas avoir d’activités oppositionnelles contre le gouvernement vietnamien, lorsqu’il serait établi à l’étranger. Pham Van Tuong s’est opposé à cette pression et a fait valoir que son combat ainsi que celui du bouddhisme unifié, n’avait jamais été une lutte contre les intérêts du Parti communiste au pouvoir, mais une lutte pour récupérer tout ce dont le Parti s’était emparé illégalement et injustement.

Pham Van Tuong a également précisé que même s’il avait quitté la vie religieuse, à cause des pressions exercées sur lui lors de sa détention, il continuerait son combat pour la liberté, la démocratie et les droits de l’homme au Vietnam. Il se considérait comme au service de l’Eglise bouddhiste unifié, dont il a affirmé qu’elle était l’Eglise traditionnelle du pays, une Eglise n’appartenant à aucune forme de pouvoir, mais liée au peuple vietnamien.