Eglises d'Asie

Des responsables religieux demandent au gouvernement sud-coréen de ne pas envoyer de troupes supplémentaires en Irak

Publié le 18/03/2010




Le 2 août dernier, une vingtaine de responsables religieux et de militants pacifistes ont organisé une conférence de presse devant les grilles du palais présidentiel pour dénoncer l’éventuel envoi de troupes supplémentaires en Irak. Depuis plusieurs mois, la Corée du Sud maintient un contingent de 660 soldats en Irak, composé de troupes du génie et de santé, et envisage l’envoi de 3 000 soldats supplémentaires, une initiative qui ne fait pas l’unanimité dans l’opinion publique. Issus du bouddhisme, du bouddhisme Won, du catholicisme et du protestantisme, les organisateurs de la manifestation du 2 août ont dénoncé la politique du gouvernement comme étant inconstitutionnelle et dommageable à l’image internationale de la Corée du Sud. Ils ont notamment souligné que l’envoi de nouvelles troupes était inapproprié à l’heure où d’autres pays retiraient les leurs d’Irak, allusion notamment au retrait du – très modeste – contingent philippin déployé dans ce pays.

Depuis 2003, divers responsables religieux représentant différentes religions ont demandé à de nombreuses reprises au gouvernement de ne pas s’engager militairement en Irak. Cela a été le cas du Conseil national des Eglises (protestantes) en Corée. La hiérarchie catholique s’est montrée pour sa part plus mesurée : en février puis en octobre 2003, elle a pris position pour dénoncer le recours à la guerre comme moyen de régler les conflits internationaux mais n’a pas dénoncé explicitement l’envoi de troupes en Irak (1). L’engagement explicite de catholiques contre l’envoi de troupes sud-coréennes en Irak a été le fait de prêtres et d’organisations telles que Solidarité catholique pour la paix.

Après la décapitation le 22 juin dernier de Kim Sun-Il, un Sud-Coréen de 33 ans enlevé par un groupe islamiste alors qu’il était employé par une société sud-coréenne sous-traitante de l’armée américaine en Irak (2), la mobilisation s’est accrue. Matthew Hwang In-Cheol, responsable de l’association de la Jeunesse catholique pour la paix, a ainsi déclaré lors de la conférence de presse du 2 août que lui et ses compagnons estimaient devoir faire quelque chose après cet acte de cruauté. “Cela m’a décidé à rejoindre, dans la prière, ceux qui font une grève de la faim contre l’envoi de troupes a-t-il déclaré, en faisait référence à un groupe de militants refusant de s’alimenter pour faire pression sur le gouvernement sud-coréen.